PASSEURS DE MEMOIRE ...

VISION SUR LES SOUVENIRS D'ENFANCE DE LA FAMILLE, D'AMIS, DE VOISINS SELON QU'ILS AIENT VECU A LA CAMPAGNE OU A LA VILLE

ICI CEUX DE JACKY D. DIT "PAKY"".



               
Je me souviens:

                1) L'ECOLE DE LA CHAPELLE-GONAGUET DE 1945 A 1950.
        L'année scolaire commençait le 1er octobre. Tous les matins je partais du presbytère où nous habitions, prendre cette route du bourg à l'école bordée de grands arbres, j'arrivais la peur au ventre devant cette école avec son petit jardinet entouré de grilles, aujourd'hui transformé en parking dans la cour en terre battue tronaient trois gros arbres de chaque coté deux préaux dont la moitié d'un servait de bûcher.
        Il y avait deux classes, les plus petits avaient Mme Conte comme institutrice, les plus grands M. Conte, un grand gaillard qui en imposait, un peu aigri par les années de prisonnier de guerre qu'il venait de subir.
Entre les deux classes se trouvait le logement des instituteurs.
Les enfants arrivaient de tous les villages de la commune, voir de Bussac, a pied bien entendu. Les plus éloignés habitant à près de 5 Km.
A 9 heures un battement de main se faisait entendre, nous nous mettions en rang par 2 devant les portes de classes et c'était l'inspection des mains. Les enfants aux mains sales partaient manu-militaris à la pompe qui se trouvait au milieu de la cour. Puis on rentrait en classe debout près de nos tables en attendant l'ordre de s'assoir.
       Le maître, avec sa blouse grise, passait à chaque table mettre de l'encre de sa fabrication dans les encriers de porcelaine incrustés dans le bureau.
La journée commençait toujours soit par une leçon de morale où d'instruction civique.
       Nous étions sur des tables de 2,3 où 4 . Suivant les niveaux car l'école primaire allait de 5 à 14 ans. La discipline était de rigueur, il n'était pas question de tutoyer les maîtres. Les sanctions étaient sévères. Je me souviens suite a une bêtise m'être trouvé en punition sur le pan incliné de la fenètre, pendant une demi-hheure surplombant de 1,50 m. mes camarades qui sournoisement se moquaient de moi.
A midi, je revenais manger chez moi, mais ceux qui habitaient loin allaient manger la soupe au bourg chez Madame Senrent, d'autres moins riches grignotaient sous le préau.
        L'hiver les classes étaient chauffées par des poëles à bois a tour de role alimenté par les élèves. Nous étions également de service pour le balayage des classes et le nettoiment des W.C.
        Au printemps, des cours de jardinage avaient lieu dans le jardinet là le maître nous apprenait l'entretien et la plantation des fleurs.Un de mes exploits avait été la plantation à l'envers des bulbes d'iris, suivi bien sur de deux gifles.
        Le soir l'école se terminait à 16 heures 30. Tout le monde rentrait dans son village, les garçons n'oubliant pas de récupérer leur lance pierres caché le matin, sur le parcours.
Le dernier jour de classe nous sortions les tables sous le marronnier pour effectuer un ultime nettoyage . Elles étaient grattées avec un morceau de verre et cirées. Enfin des jeux animés par l'instituteur clotûraient cette dernière journée .

       En fin d'année scolaire, pour les plus grands l'évènement était le certificat d'étude, Rares étaient ceux qui ne l'obtenaient pas. Les lauréats quittaient l'école avec une énorme richesse en civilités et en connaissances ?? mais oh, combien importante en mathématiques (les trains qui se croisaient et les robinets qui fuyaient n'avaient aucun secrets pour nous.) français, histoire et géographie . Beaucoup de ces jeunes avec ce simple certificat d'étude ont eu une belle réussite sociale.



                2) LE COMMERCE ET L'ARTISANAT DES ANNEES 50.
        La commune comptait 350 habitants environ. Dans le bourg il y avit une épicerie, une boulangerie, et un bar faisant un peu de restauration, le tout appartenant à la famille Baugier- Chaussou.
        A la sortie du bourg, vers les Granges, se trouvait un charron, Monsieur Janailhac Irénée et son fils Michel. Monsieur Janailhac était également facteur à bicyclette et porteur de télégrammes car à l'époque, il n'y avait que quatre personnes qui possédaient un téléphone. Les messages urgents étaient envoyés à la poste puis transmis aux interressés par le porteur de télégrammes .
       Le charron fabriquait des charrettes et des brouettes en bois très utilisées par les agriculteurs.


       Aux granges il y avait un bar et une maréchalerie le tout tenu par la famille Desmoulin.
       Un peu plus haut, Monsieur Laforce avait également une maréchalerie . Le maréchal Ferrant ferrait les vaches, les boeufs où les chevaux de trait. Il n'y avait pas de tracteurs et les agriculteurs se servaient de ces animaux pour tous les travaux de ferme a savoir labourage, traction des charrettes et autres.
       Le maréchal ferrant grace à sa forge travaillait les métaux. Il aiguisait les tranches fabriquait divers objets en métal en frappant sur son enclume. Ce bruit résonnait très loin dans la commune.
       Aux Granges se trouvait l'épicerie de la famille Feydy Roger, reprise ensuite par sa fille Madame Lavaud. On pouvait y trouver outre l'épicerie, le tabac et la régie. On y délivrait les acquis pour le transport de l'alcool, l'achat des vignettes vélos etc.
       Au village des Reyssoux il y avait 2 maçons Monsieur Marchive henri et son fils Michel et un ouvrier Monsieur Duteil Roger formant la première équipe et Monsieur Gadeaud Henri avec ses deux fils Abel et Yvon pour la deuxième équipe .
Leur travail consistait à la construction de petites structures, réparations de bâtiments, construction de citernes et autre petits travaux d'entretien .
        Aux Forêts on pouvait se faire couper les cheveux chez Monsieur Lalet l'accueil était toujours très chaleureux. Les clients vennaient a pied de toute la commune et repartaient sur un air d'accordeon accompagné d'un petit coup de vin rouge afin de redonner des forces pour le retour.
        Enfin pour animer les fêtes et les mariages on pouvait avoir le concours de l'orchestre chapellois formé de Claude Touillet a l'accordéon, Ferdinand Lalet à la batterie et Léon Chalet au violon et au saxo.

                3) L'AGRICULTURE DANS LES ANNEES 50.
       Il y avait une cinquantaine d'agriculteurs qui se répartissaient entre des petits propriétaires, des fermiers et des metayers. Les fermiers payaient un fermage qui avait été négocié lors de l' entrée dans la ferme. Les matayers partageaient la récolte a part égale avec les propriétaires.
La majorité des fermes ne dépassaient pas les 15 ha les plus importantes étaient détenues par les propriétaires. La mécanisation était à ses débuts, il y avait très peu de tracteurs aussi les travaux s'effectuaient avec des boeufs, des vaches ou des chevaux. Le labourage se faisait avec des araires ou des brabants et le transport des récoltes avec des charettes où des tombereaux.
Les routes n'étaient pas goudronnées on voyait un peu partout des ornières faites par les roues et des bouses de vaches qui parfumaient les routes et chemins.
Le labourage avait lieu comme aujourd'hui en automne suivi du hersage, herse tirée également par les animaux. Les semailles se faisaient à la main. Le semeur mettait la semence dans un sac placé sur son ventre et parcourait ainsi son champs en lançant à la volée le grain, on disait " le geste auguste du semeur" .
Il n'y avait ni engrais ni desherbant aussi les rendements étaient peu élevés par contre la campagne était plus colorée, ici des coquelicots, là de la bourrache ... etc..

       Les moissons s'éffectuaient en juillet, l'agriculteur coupait le blé avec une lieuse, les gerbes étaient ensuite empilées par 21. 20 en croix et la 21 ème servant de chapeau. Puis avec des charettes la récolte était amenée à la ferme, soit rentrée dans une grange où entassée en gerbier à l'extérieur de la ferme en attendant la battaison.
La battaison avait lieu dans le mois suivant . Un entrepreneur passait dans chaque ferme avec son tracteur sa batteuse et sa lieuse. Il plantait la batteuse a coté du gerbier. Le tracteur à une dizaine de mètres entrainait la batteuse grace à une énorme courroie, la lieuse était à l'arrière à la sortie de la paille afin de faire des bottes.



       Une vingtaine de personnes étaient necessaires , en général les voisins, l'entraide était de mise à l'époque. Les plus jeunes étaient aux gerbes, les plus âgés à la paille, les plus costauds aux sacs à blé qui fallait porter sur le dos, Souvent dans des greniers. Cette activité était assez pénible par la manutention et la poussière mais se terminait toujours par un grand repas " la gerbebaude" où le vin coulait à flot et la gnole cloturait les agapes.
        Au mois de juin avait lieu la fenaison, chaque agriculteur possédait des prés car il fallait bien nourrir les animaux. L'herbe coupée, puis ratelée manuellement était mise en meule , transportée à la ferme puis entreposées dans des fenils.


        En septembre octobre avait lieu les vendanges, chaque ferme possédait sa vigne. A tour de rôle chacun vendangeait avec l'aide des voisins, la journée se terminait toujours par un repas.
        L'hiver les hommes partaient dans les bois soit couper la fougère et la bruyère qui servaientt de litière aux animaux soit couper du bois pour le chauffage de la maison, car chaque foyer possédait une cheminée qui servait au chauffage et à la cuisson des repas.
        Les chemins n'étant pas goudronnés, il fallait néanmoins les entretenir le cantonnier municipal ne pouvant pas le faire seul, il y avait ce que l'on appelait les prestations. Chaque agriculteur devait donner un certain nombre de journées de travail à la commune, aussi pouvait on les voir aider le cantonnier a casser les cailloux et boucher les trous sur les routes. Toutes ces petites exploitations faisaient de la polyculture aussi chaque agriculteur cultivait outre le blé et le vin dont on vient de parler, de la pomme de terre, de la betterave des topinambours car outre la consommation personnelle, il fallait nourir le porc.
       Le porc était très important car il nourrissait en grande partie la population avec les volailles et le jardin entretenu en général par les femmes.
       La tuerie du porc était jour de fête avec l'aide de quelques voisins, le tueur attitré faisait son office . L'après midi les femmes et enfants allait dans les ruisseaux alimentés par une source laver les trippes pour fabriquer les saucisses et andouilles les enfants confectionnaient de petits moulins qui tounaient gràce au courant. Le lendemain lorsqu'il était froid la famille pouvait le découper et faire les conserves pour l'hiver.

               4) QUELQUES ANECDOTES DE CETTE EPOQUE .

Il n'y avait pas d'infirmières a domicile aussi lorsque le Docteur qui se déplacait a moto , prescrivait des piqures c'était Madelaine Marengo au bourg et Adeline Gervaise aux Reyssoux qui étaient mises à contribution pour effectuer cette fonction.Elles assumaient également les fonctions de sages femmes.
On était un peu surpris lorsqu'on était chez Madeleine de voir sur un coin de la cheminée un bocal avec d'étranges petites bestioles qui nageaient dans l'eau. En fait, il s'agissait de sangsues" qu'elle se mettait de temps en temps derrière l'oreille afin de lui pomper un surplus de sang. Une médication de l'époque qui soi disant faisait baisser la tension.

        adeleine habitait près de l'église dans la salle d'informatique actuelle . Au dessous se trouvait le trieur municipal. Les semances de blé, d'orge ou de seigle se prenaient sur la dernière récolte, n'ayant pas de desherbants, toutes sortes de mauvaises graines s'y trouvaient mélangées, il fallait donc trier . Les rendez-vous étaient pris à la mairie, le paiement s'y faisait également en général l'agriculteur passait une bonne journée à tourner la manivelle de cet étrange engin de 3 à 4 mètres de long.

       Au village des Places habitait Madame Rey, elle était connue pour ses prédictions. Beaucoup de personnes allaient lui rendre visite avec un litre de vin.
Ellefaisait chauffer le vin et y jettait des morceaux de sarments brulés. En fonction du comportement de ces derniers elle formulait les prédictions demandées. En général, elle était consultée pour "guerrir du mal" selon l'expression de l'époque.

       La mairie gérait également la bascule municipale, les agriculteurs qui avaient du bétail a vendre les amenaient à la bascule qui se trouve encore sous la halle et c'était le secrétaire de mairie qui assurait cette fonction, le paiement s'effectuant également en mairie.

       Près de la bascule se trouvait le local du corbillard municipal tiré par un cheval.
Lors des enterrements, monsieur Laforce assurait ce service avec son cheval. Il allait dans les familles chercher le cerceuil puis le conduisait à l'église et au cimetière.
Quelques années plus tard c'est monsieur Baugier , le boulanger du village, qui l'a remplacé avec sa voiture, une prairie qui servait lors de ses tournées pour la vente de pains dans la campagne.
Monsieur Baugier tenait également un bar au bourg ainsi que monsieur Desmoulin aux Granges et tous les ans les anciens combattants et prisonniers de guerre organisaient 2 concours de belote au profit de leur association dans ces 2 établissements.

       Tous les ans à la Sainte Lucie le 13 décembre la jeunesse chapeloise sonnait les cloches tous les soirs pour annoncer la Noël 5 minutes le premier soir pour terminer a près d'une heure le dernier soir et la soirée se terminait au bar Baugier par la dégustation du vin chaud. C'était notre réveillon avant la messe de minuit.
Il n'y avait plus de curé dans la commune mais pour cette cérémonie de Noël, qui avait bien lieu a minuit, le prêtre venait en vélo de Mensignac et après la messe il couchait au presbytère , à la mairie actuelle où une pièce lui était réservée chez l'habitant des lieux en l'occurence mes parents.




               5) LES FESTIVITES

Il y avait bien sur la fête patronale de la Saint Michel qui avait lieu sur la place de l'église. Peu de forains ( un manège, celui de M. Francon de Chancelade qui était abrité par des branchages coupés la semaine précédente, le tir de M.Feyte et le bal dans une grange attenante au bar Baugier.

       Au mois de mai c'était la traditionnelle communion solennelle en général tous les enfants allaient au cattéchisme et c'était l'occasion pour les familles de se réunir pour fêter l'évènement.
Les fêtes religieuses étaient très suivies par la population. Des processions honoraient la vierge de Fontenille et d'autres grandes manifestations se terminaient par la plantation d'une croix. La dernière ayant eu lieu a Porchère.
Les Excursions:
C'est Monsieur Conte, l'instituteur qui lancé les excursions dans le cadre de l'amicale laïque. La première nous a amenée aux Eyzies avec un car Gonthier-Nouhaud. Parti de bon matin mais ne roulant pas très vite un arrêt casse croûte a eu lieu à Ladouze près de l'église à une quinzaine de kilomètres de Périgueux.
Puis ce fut la visite de la grotte du grand roc, repas champêtre où tout le monde étalait sa couverture par terre, sortait les victuailles, certains amenant m^me le café et le flacon d'eau de vie de prune où de cerise pour clore les agapes. Puis retour à la Chapelle .
Les années suivantes c'est avec 2 cars bondés, strapontins occupés que nos Gonaguétois allèrent à Royan, Soulac, où dans le Massif Central avec toujours quelques petits incidents comme des malades qui ne supportaient pas le car, le confort étant assez succint. Une année un des deux cars a pris feu , parfois il fallait attendre le car qui s'était égaré néanmoins les voyages allaient à leur et tout le monde était satisfait de sa journée.
La dernière excursion sur une journée a eu lieu a Narbonne plage dans les années 70. Il fallait avoir du courage, faire La Chapelle, Narbonne Plage sans autoroute. C'était un exploit mais avoir vu la Méditerranée était merveilleux pour beaucoup de Gonaguétois.











ICI CEUX D'ARLETTE D. DITE "MAYA".

       Je suis née en 1948 dans une famille paysane mais ma vie n'est pas marquée par la souffrance. J'ai le souvenir d'une enfance heureuse et simple
.        J'ai été choyée par mes parents mais également par ma grand-mère qui m'amenait le mercredi à Périgueux. Nous allions voir les poissons rouges dans des bassins , place Bugeaud.
        Tous les soirs,elle me roulait les cheveux sur un fil électrique, recouvert de tissu, et le jour suivant j'avais de belles " anglaises".


Pour les vêtements rien de luxueux. Nous usions les vêtements qui étaient recouverts par une blouse en coton, garçons et filles, un beau tricot par dessus et si les vêtements du dessous étaient reprisés ça ne se voyait pas.
       N'ayant pas eu d'évênements graves dans ma petite enfance, mes premiers souvenirs se situent vers l'âge de 5 ans. Bébé, j'avais une santé fragile et les premiers mois étaient même préocupants.

VOIR ICI l' histoire romancée de mes premiers mois:

       Vers l'âge de 3 ans j'ai subis une opération des amygdales et végétations afin de diminuer les angines et otites dont je souffrais a répétition. De cette opération je me souviens juste d'un masque d' éther que l'on m'a posé sur le visage, d'une dinette offerte par l'épouse du patron de mon père et des crèmes avec lesquelles ont me nourrissait les jours suivants , refroidies sur le rebord de la fenêtre, car à la maison point de frigo pour consommer des glaces comme recommandé.

       Ensuite ce sera mon premier jour d'école. Mes parents m'avaient accompagnée. La maîtresse (Mme Conte) s'est penchée vers moi pour me demander comment je m'appelais, et là je l'ai embrassée. Mes parents aussitôt m'ont retenu et expliqué que l'on embrassait pas sa maîtresse, que l'on disait simplement " Bonjour Madame" et qu'on lui disait " vous".


        Notre maison,celle que j'occupe encore aujourd'hui se composait d'une grande cuisine et de deux chambres pour 4 personnes car nous vivions avec ma grand-mère , la mère de mon père, je dormais dans sa chambre.

        Ma jeunesse fut heureuse et paisible . Beaucoup moins gâtée que sont nos petits enfants. Il y avait également beaucoup moins de câlins et bises.
        J'allais à l'école a pied matin et soir avec jean-Claude V., Simone D., et André S. mais ce n'était pas pénible, nous étions tous égaux et sur le trajet, c'était partie de rigolade,on flanait, parfois l'été nous ramassions, à la saison, des morilles beaucoup plus nombreuses qu'aujourd'hui, on ramenait également du "Jacqey", herbe agrippante recommandé en infusion pour le grand père de Jean- Claude qui souffrait d'hypertension. L'hiver on glissait sur les plaques d'eau glacées dans les ornières. Il nous arrivait de marcher dans la neige. Un soir je me souviens que nous nous bousculions avec simone.Elle est tombée et ne pouvait plus bouger le bras. Je me suis terrée plusieurs jours redoutant les reproches de ses parents et par conséquent de mes parents. Je n'ai pas eu de reproche j'ai seulement su que le lendemain Simone n'était pas à l'école et était allée consulter un "rebouteux". Elle n'avait pas du s'étendre sur le " comment s'était arrivé".
       Vers 9 ans nous étions autorisés a y aller en vélo. Il est vrai qu'il y avait moins de circulation qu'aujourd'hui. Daniel F., qui habitait le bourg, nous accompagnait tous les soirs aux Reyssoux, nous roulions le plus souvent cote a cote et un jour, une estafette des nouvelles galeries nous surprend par un coup de klaxon. Les garçons me coupent la route pour se garer et me voilà dans le fossé avec mon vélo. Le chauffeur de l'estafette s'arrête me relève, fait de même avec le vélo, redresse quelques tôles et constatant qu'il n'y avait pas de gros "bobo" est reparti après nous avoir distribué des buvards avec la marque "REMY". . C'est a cette époque que j'eu mon premier émoi amoureux avec Daniel F. qui se manifestait juste par ces accompagnements le soir jusqu'a notre village et par un cadeau d'anniversaire : un flacon d'eau de cologne qu'il avait substitué dans l'épicerie que tenait sa grand- mère au bourg. Quelle émotion m'avait procuré ce cadeau que j'avais caché et utilisé en cachette.
Lorsque nous arrivions à l'école nous avions un pincement au ventre car les enseignants étaient très sévères. Si ceux de mon époque enseignaient aujourd'hui dans les mêmes conditions qu'autrefois, ils seraient tous en prison. Monsieur Martial ne touchait pas les filles, mais les garçons qu'est ce qu'ils prenaient.!!!
et si les parents avaient eu vent d'une punition à l'école ou d'un mauvais comportement, nous prenions une nouvelle punition.A cette époque, ce n'était jamais les enfants qui avaient raison.
Nous déjeunions dans une maison du bourg ou Mme senrent nous "trempait la soupe" et dans une gamelle nous amenions un "encas".
Ce n'est que dans les années 60 que nous avons eu une cantine ou nous mettions le couvert , débarassions et nettoyons les tables après notre repas.
       Le mardi et le jeudi, l'abbé Hugon nous attendait devant l'école pour le cathéchisme ou tous les enfants asssitaient . Ces soirs là nous sortions toujours en retard de l'école .Fréquemment, Mme Martial venait rappeler a son époux que le curé attendait depuis trop longtemps.

        Nous n'étions pas malheureux et nous ne souffrions pas. Nous vivions beaucoup dehors .Comme nous n'avions pas de télé, DS, et même les livres étaient offerts qu'occasionnellement, nous étions donc toujours a l'extérieur et il y avait moins de bronchiolite et d'alergies qu'actuellement.        
De toute manière nous ne jouions pas longtemps.Très tôt nous aidions aux travaux des champs ou de la maison . Très tôt on nous initiait a la cuisine, aux travaux de couture , Jean- Claude participait aux travaux des champs dès 8, 9 ans il conduisait le tracteur de son père . Il nous restait le vélo . Jean- Claude s'était confectionné "un tracteur" une planche montée sur 3 roues qu'il chevauchait, quelques crayons de couleurs, était l'éssentiel de nos occupations
        .Mon père était cantonnier, employé par l'équipement, même si on connait la réputation des cantonniers (toujours la tête qui repose sur le manche de la pelle), il avait la responsabilité de la route de Lisle du 109 au Gôt, soit une dixaine de km. qu'il devait faucher sur les 2 côtés plusieurs fois par an et à la faux à main, faire des saignées pour que l'eau s'écoule dans les fossés sur toute la longueur et toujours à la main. Lorsqu'il y avait de la neige, et à cette époque c'était pratiquement chaque année, il se levait le matin a 5 heures , partait a pied étendre du gravillon sur la neige pour permettre aux voitures de circuler .Ensuite il fallait le balayer dès que la neige avait fondue.(point de sel a cette époque) il faisait des petits tas de gravillon sur le bord et tout le long de la route qui restait là tout l'hiver, car il y avait également le verglas.
Il avait un patron qui passait contrôler s'il se trouvait bien au travail sans prévenir et a intervalles irréguliers bien sur.
Souvent avant de partir au travail il allait décharger l'été une remorque de foin ou de paille chez Edmond, le frère de ma mère qui habitait dans le même village , remorque qu'il avait aidée a charger le soir après son travail.
Ma mère était comme beaucoup, femme au foyer, je devrait dire plutot femme d'extérieur. Elle s'occupait de son jardin, allait chaque jour travailler chez son frère , qui avait une grosse exploitation, en contrepartie il nous aidait pour notre petite exploitation.

        C'était ma grand mère qui faisait la cuisine. Une cuisine simple qui se composait surtout de pommes de terre, la viande c'était uniquement pour le dimanche et encore ,n'aimant pas la viande, je m'en accomodait très bien. La nourriture n'était pas un souci. La vie aux champs était peut être dure mais ce n'était pas la misère.

       Ma génération a vu arriver le modernisme qui semble normal aujourd'hui aussi notre vie était parsemée de bons souvenirs qui sont gravés dans nos mémoires.
Je me souviens du premier poste radio (TSF) acheté d'occasion a un M. Trény de Lisle. Je revois mon père préparant l'étagère grossière dans la cuisine dans l'angle , au dessus de notre frigo actuel, on a déposé le poste qui faisait bien ses 80 cm de long sur 50 cm de large et de hauteur, une antenne ,en tire bouchon,était accrochée au plafond et le traversait dans toute sa longeur. Mon père branche le poste et là...un émerveillement, nous avons entendu Edith Piaf qui chantait.
       Et quel bonheur devant le premier réfrigérateur, la machine à laver. Avant ma mère allait laver à la fontaine avec une brouette chaque semaine à genoux sur une selle. Elle battait le linge et le rincait à la fontaine. Nous avions une source et l'eau si elle était fraiche l'été, n'était jamais très froide l'hiver.


On s'habitue vite au progrès mais j'avais le sentiment que nos femmes du village trouvaient du plaisir a se rencontrer au lavoir. ( Les nouvelles y circulaient aussi vite que sur internet actuellement).
C'est seulement en 1965 que nous avons eu l'eau courante ; Là, c'est un souvenir d'ado car le soir du 24 décembre Abel Gadeaud notre voisin , maçon, vient nous brancher l'eau courante a l'évier, le lendemain c'était Noël et le jour de mes fiancailles. Je le vois à 4 pattes sous l'évier à l'époque c'était la coutume d'installer le compteur sous l'évier, il nous dit: " Ce ne serait pas le moment que je pête le tuyau" !! a peine dit, vous avez deviné le tuyau avant compteur s'est rompu, nous devions balayer l'eau vers le chemin pour qu'elle ne rentre pas dans les chambres le temps qu'Abel descende à Lisle, chez un employé de l'eau récupérer une clef pour fermer la bouche à l'extérieur.Nous avons fait nos fiancailles sans eau courante....

       Malgré cette vie rude, les gens étaient gais, pas stréssés.
       Déjà tous les lundis matin c'était le marché à Tocane, il était sacré et là on rencontrait tous les anciens et amis des fermes des communes voisines.
       Mes parents n'avaient pas de voiture, seulement une moto, mais mon oncle Edmond en avait une et nous partagions le travail mais également les loisirs avec eux.
Ma mère et sa belle soeur avaient une relation fusionnelle et ne passaient pas un jour sans se voir. Je n'ai aucun souvenir d'une simple dispute.

       Les gros travaux étaient en été. Les foins, les moissons, et les semailles en automne. Trois mois de travaux physiques bien sur mais personne ne travaillait seul, le village s'entraidait ou se regroupait. Pour la période des moissons , mon oncle Gervais et sont épouse , l'autre frère de ma mère, descendait d'Orléans ou il travaillait à la SNCF. Il participait aux travaux Ces journées n'étaient pas tristes. C'était les paris sur le tour de France entre Anquetil et Poulidor par exemple Il arrivait aux hommes de faire une course de vitesse pour prouver a Jean- Claude qu'ils étaient encore vigoureux. Le soir sur les marches de la maison d'Edmond, nous prenions le frais en refaisant le monde. Pour clôturer la récolte du blé, il y avait la journée battage. La batteuse arrivait la veille dans la cour de la ferme et le lendemain matin tout le village et même des hommes des villages proches battaient le blé. Les hommes les plus forts montaient les sacs de blé de 80 kg. sur l'épaule au grenier (une vingtaine de marches) . Qui pourrait faire ça aujourd'hui ?
Le soir c'était la "Gerbebode" grand repas que les femmes avaient préparé durant la journée. Pour moi ce jour là mon travail consistait a donner a boire aux batteurs qui travaillaient dans la poussière, avec Michel R., un cousin de Jean- Claude.

       Malgré ce travail pénible, mon oncle nous conduisait le samedi soir dans les bals des communes voisines ou se retrouvait toute la jeunesse des environs.
Les dimanches étaient consacrés a la visite aux grands parents à Tocane à la Quintinie exactement. ou à une tante et oncle également à la Quintinie, une autre à Lisle etc, etc..Ils prenaient le temps pour ça.

        Nos parents, dans les fermes avaient un tracteur et se fatiguaient déjà moins que leurs parents. Les femmes et les enfants dont je faisais partie allaient garder les moutons dans les chemins sur les bords de routes ou dans des terrains communaux. Les mamies tricotaient et nous chantaient des chansons.Nous faisions également de la broderie et du canevas.
       C'est en hiver que les hommes allaient faire du bois, couper des fougères pour faire la litière des vaches. Il leur restait du temps libre pour faire des paniers en chataigner ou en osier par exemple.
       Les femmes faisaient des conserves, tuaient des volailles, le cochon (grande fête la tuerie du cochon) Il fallait pratiquement la semaine pour confectionner : boudin, rotis, enchauds, salé, andouillettes, saucisses et de grosses marmites de graisse dans lesquelles on en retirait les grillons.
Elles faisaient des couvertures, elles tricotaient beaucoup . On n'achetait pas de gilets, pulls, chaussettes, bonnets, gants, tout était fait à la main.
Il y avait les journées énoisage (encore une occasion de se réunir entre voisins). Puis il y avait "les veillées" . Nous ne passions pas une semaine sans aller frapper chez un voisin et vice versa pour passer une soirée. Nous nous réunissions le plus souvent entre (Valbousquet, Gadeaud, Duteil, Miaillon et Adeline, la grand mère de Marcel G.) et là pas besoin d'invitation.
Les Gadeaud aimaient jouer aux cartes, chez duteil, dès que Roger nous entendait, il allait chercher un cylindre troué et c'était une soirée chataignes grillées au feu de la cheminée.
Adeline, nous racontait des histoires. Il n'y avait pas de télé mais tous savaient s'occuper. Les femmes discutaient de part et d'autre de la cheminée en tricotant et à la fin de la soirée faisaient chauffer le café.Les enfants regardaient et écoutaient tout ce monde. Parfois ils jouaient aux jeux de société et écoutaient les histoires. Ils étaient plus calmes que ceux de nos jours. Peut être moins évéillés et encore je n'en suis pas certaine.

        Il y avait la fête de Noël. Je ne croulais pas sous les cadeaux mais c'était une belle fête qui débutait par la messe de minuit . Une année j'avais demandé une trousse. Dans mon esprit il s'agissait d'une belle trousse de crayons de couleurs avec lesquels j'allais pouvoir m'éclater en dessins. Quand j'ai ouvert mon paquet je découvre une trousse bleue en demi cercle, mais a l'intérieur,du fil,et des aiguilles. Cette trousse a couture m'a dégouté a jamais de la couture.Nous avions le plus souvent des cadeaux utiles. C'est a Noël ou nous achetions et mangeions des oranges et mandarines. C'était plutôt pour le premier janvier " pour les étrennes" Nous échangions entre voisins un paquet de bombons composé de pralines, dragées et fondants accompagné de quelques mandarines pour les enfants du village.


        Il y avait les fêtes de mariage . un mariage durait 4 jours. Le jeudi on plantait les pins devant les entrées et maisons des futurs mariés avec repas le soir. Le lendemain on préparait et décorait la pièce le plus souvent une grange. Les hommes installaient les tables les femmes préparaient les volailles et avançaient le repas pour le lendemain.Le samedi matin, c'était les cérémonies a la mairie et a l'église. Deux repas étaient servis aux invités; Celui du soir le plus important était suivit d'un bal auquel se joignait les personnes de la commune qui le souhaitaient.Celui de mon mariage fut le dernier dans la salle de M Beaugier au centre bourg. L'estrade était montée sur des bariques et 2 ou 3 musiciens (Claude T., Léon C. avaient animé le mien) le lendemain tout le monde revenait pour terminer les "restes".
Beaucoup de mariages étaient "arrangés" comme on disait .Ce fut le cas pour celui de mon oncle Gervais. Il commençait a être ce que l'on appelait un vieux garçon , sa future épouse également. Un couple de Périgueux les connaissant tous les deux, les ont présentés l'un a l'autre. Je me souviens très bien le jour où il nous a présenté sa future. Nous étions au milieu de la cour de mon oncle Edmond , quand nous avons entendu arriver la 4 chevaux de Gervais. Nous avons vu descendre Yvette vêtue d'une jupe plissée a carreaux gris et jaune et Gervais a commencé les présentations:
- Mon frère, ma belle soeur, ma soeur, mon beau-frère, mon neuveu, ma nièce. Il y eu un petit flottement où personne n'osait parler et bouger . On imaginait plus Gervais en couple. Peu de temps après , en plein hiver, nous devions assister à leur mariage . Les 3 Valbousquet, les 3 Raynaud et les 3 Siozard ( parents plus éloignés), s'entassèrent dans la Peugeot 201 d' Edmond . pour Léguillac de Cercles a Barodin exactement. Quelle expédition !!! déja après quelques km. Irène Siozard nous dit: -j'ai oublié mes dents.. a cette époque beaucoup avait un appareil dentaire jeunes, nous voilà donc obligé de faire demi tour pour récupérer l'appareil dentaire d' Irène , a mis chemin nous avons crévé , ensuite pas de GPS , nous nous sommes égarés dans les villages pas signalés de Léguilhac enfin nous sommes arrivés juste a temps pour la cérémonie mais quelle expédition...

       Mes parents n'avaient pas de voiture mais a 14 ans j'ai eu une mobylette, c'était le traditionnel cadeau après l'obtention du certificat d'études primaire.
Elle était jaune et quel cadeau !! Quelle liberté !!


Le dimanche nous aillons aux fêtes de village . La jeunesse n'était pas alcoolisée, on ne connaissait pas la drogue, beaucoup moins de violence , de jalousie, de fric qu'aujourd'hui et dans mon esprit beaucoup plus d'entraide, de solidarité. Il est vrai qu'il y avait du boulot pour tout le monde.
       Pas de voyages, pas de vacances, pour la majorité, mais j'avais la chance d'aller passer chaque été quelques jours à Bourdeilles chez une tante (la soeur de mon père) qui était boulangère.Son époux faisait moudre le grain dans le moulin avant de faire son pain et ils vivaient avec leur fils Alain et son épouse Geneviève. C'était une femme d'une grande bonté et ces vacances pour moi valaient un séjour actuel en Amérique...

       Une fête qui comptait c'était celle de Tocane que nous passions chez mes grands parents et plus tard après leur décès c'est une tante , Yvonne, qui nous invitais Jean- Claude et moi même a cette traditionnelle fête.
L'année de mes 15 ans, Jacky commençait a s'interesser à moi. Sachant que je déjeunais chez cette tante il passa par la Quintinie pour que je l'accompagne à la fête a Tocane.
Mais là un conseil de famille fut improvisé....
La tante décréta qu'elle n'avait pas l'autorisation de mes parents pour que je parte seule à la fête ou plutôt accompagné de Jacky. Je devais y aller avec sa fille Monique , son gendre Bernard et Jean- Claude . Monique fut un bon avocat; Bernard voulait voir la tête de Jacky et lui ne voulait pas rentrer. Bernard est allé le chercher. J'ai finalement eu l'autorisation de partir avec Jacky a condition que Jean- Claude nous accompagne.
Il faut dire qu'a cette époque encore les filles ne sortaient pas le soir sans leur mère . La mienne nous accompagnait chaque samedi soir soit au bal, soit au cinéma et ce jusqu'au jour du mariage.
       Il y vait également les excursions une fois l'an l'instituteur organisait un voyage d'une journée vers la mer ou la montagne le départ était tôt le matin vers 5 heures. Le soir on se baignait dans la lessiveuse chauffée au soleil et nous nous couchions tot pour profiter de la journée du lendemain. Nous partions avec 2 cars soit une centaine de personnes car on utilisait les strapontins réservés aux derniers arrivés.


Une année l'excursion était a Royan mais la veille je suis tombée malade seuls mes parents sont partis je suis restée avec ma grand mère et la promesse que mes parents me ramènent un souvenir. Le dimanche soir dans le milieu de la nuit, j'attendais leur retour avec impatience. Vers minuit, j'entends la moto de mon père. Je leur demande aussitôt ce qu'ils m'ont ramené , voilà qu'ils avaient oublié le paquet dans le car. Mon père remonte immédiatement sur sa moto et retourne à l'école espérant que le car y soit toujours. Il pu récupérer le fameux cadeau qui était un petit panier en osier sans emballage, avec une broderie" Royan" . j'ai dormi avec mon panier.Ce fut un super cadeau.

       enfin une fête était également appréciée c'était celle de carnaval ce jour était férié . on mangeait de la viande des crêpes et les enfants se déguisaient et allaient quémender quelques bombons dans les maisons du village et même des villages voisins.

        Toutes ces fêtes, soirées et journées étaient riches d'amour, de chaleur et de convivialité.

       A partir de 14 ans je m'occupais de ma grand mère . Elle était allitée. Je l'ai vu mourrir. Ce fut la première fois que je voyais un mort.
Je faisais la cuisine et le ménage , ma mère préférant aller aider son frère aux champs.
       Je suis parfois nostalgique de cette vie simple et un peu rude mais tellement chaleureuse. Dans notre village nous étions une famille avec nos différences, nos défauts et qualités bien sur mais en cas de pépins ou de malheurs on pouvait compter les uns sur les autres.

Un fossé sépare ces trois générations et pourtant seulement 60 ans ont passé depuis, bien trop vite d'ailleurs......









Voici un aperçu des plus forts moments des souvenirs d'enfance de Marcel G. qui semblent bien différents que l'on vive a la campagne où à la ville.



        Je suis ,né en 1941,J'habitais la ville et la vie n'était pas la même qu'a la campagne.
Bien sur lorsque j'étais chez ma grand-mère aux Reyssoux tout était merveilleux pour moi. simplement parce que je mangeais bien !!
       Je précise tout de suite que j'ai malgré tout un merveilleux souvenir de mon enfance aux Maurilloux car nos parents nous aimaient et faisaient de leur mieux.

       Mais notre vie n'était pas un long fleuve tranquille !!

       A 5 ou 6 ans nos parents étaient absents dès 5 où 6 heures du matin jusqu'à 20 heures le soir et même ma mère une fois rentrée se mettait à la machine à coudre pour faire des travaux à façon pour une usine de chemise pour homme et mon père dans un premier temps travaillait à sa boutique de cordonnier ou il avait plus de frais que de bénéfices jusqu'à ce qu'il rentre à l'usine de chaussure Coulaud.

       Monique s'occupait un peu de nous mais très vite elle est partie travailler hors de Périgueux.
        A huit ans c'est nous Christiane et moi qui préparions souvent les repas sur instruction, la veille, de ma mère .
       Nous faisions notre lit, le ménage de notre chambre et devions aller une fois par semaine, le dimanche, à la douche municipale en vélo .
       Nous ne mangions de la viande qu'une fois par semaine, et souvent ma mère nous envoyait à l'épicerie car on disait à l'épicière : maman passera payer....car elle avait honte de ne pas toujours pouvoir régler la note !! Heureusement qu'il y avait les patates pour nous remplir l'estomac!!.
       C'est souvent grâce à ma grand mère qui venait avec l'âne Poulou nous porter des légumes et des volailles qu'on pouvait manger un peu mieux de temps en temps.
       Bien sur les gens se rencontraient pour discuter sur les trottoirs de rue des écoles les soirs d'été et c'est vrai que ces moments nous permettaient d'oublier ..
       Je ne trouve rien de nostalgique au souvenir de ma mère prenant la brouette pour aller laver son linge dans le lavoir au bord de la rivière ( surtout l'hiver!) et tous les jours prendre son vélo pour aller travailler à Périgueux tous les jours avec le verglas l'hiver (elle s'est cassé trois fois la jambe en tombant de son vélo puis de son solex que mon père avait du acheter d'occasion pour la soulager).
        Par contre c'est vrai que quand nous étions aux reyssoux quel bonheur de participer aux veillées d'énoisage ou de carder la laine chez Chambareau ou de participer aux battaisons ou aux vendanges , c'était pour nous une évasion et nous oubliions un peu notre vie à Périgueux.
C'est vrai que pour ceux qui vivaient à la campagne dans les petits villages malgré le dur labeur, la vie était certainement plus " supportable et agréable" , en comparaison d'aujourd'hui .

        Pour nous la vie s'est améliorée qu'à partir des années 1958. Mais pour celà, il a fallu que je parte à 17 ans travailler à 800 km. de Périgueux !!

SOUVENIRS DE MES VACANCES CHEZ MA GRAND-MERE AUX REYSSOUX.

Les repas folkloriques

        Tous les ans un repas été organisé chez mes grands-parents avec tous les voisins qui avaient participé aux bataisons ou aux vendanges.
Il y avait environ 20 ou 30 personnes à chaque fois.
Ces repas dits: repas des bouviers, en octobre ou novembre, se tenaient soit dans une pièce à l'arrière de la maison soit dans la grange à coté des étables de l'âne « POULOU » et des moutons. Je me souvient d'un repas une année où il faisait très froid.
Les femmes préparaient la table avec ma grand-mère pendant que les hommes jouaient aux quilles avec des quilles et une boule en bois.
On mettait au milieu de plusieurs quilles, une quille sur laquelle chaque joueur mettait un pièce. Un cercle tracé au sol délimitait une zone autour de la quille centrale.
Le joueur devait avec la boule lancée à environ 10 mètres de distance, faire tomber la quille centrale avec les pièces et il gagnait les pièces qui se trouvaient encore dans le cercle!

        Les femmes trouvaient qu'il faisait très froid dans la salle et l'une d'entre elle, Mme MARCHIVE a eu une idée:
« Chez moi,, dans la cuisine, lorsqu'il fait trop froid, je met de l'alcool à bruler dans une bassine et en y mettant le feu la chaleur qui de dégage réchauffe bien la pièce »
Aussitôt dit aussitôt fait: elle part chercher un bouteille d'alcool à bruler chez elle et après avoir versé la moitié de la bouteille d'alcool à bruler dans une bassine en fer elle allume feu:
Hélas!! elle s'était trompée de bouteille et au lieu d'alcool à bruler et avait mis de la benzine! Un fumée noire et épaisse à commencé à s'élever dans la pièce et au lieu de chercher à étouffer le feu: les femmes versaient de l'eau sur les flammes, ce qui eu pour effet d'augmenter encore la propagation de la fumée et c'est les hommes accourus que sortirent carrément la bassine à l'extérieur.
Le résultat de cet exploit fut que toutes assiettes ,la nappe, les couverts, les murs, les meubles, tout furent recouvert d'une fine couche de suie noire et poisseuse.
Il fallut alors que les femmes aillent chez elles chercher des assiettes et couverts pour remplacer le tout à toute vitesse.
Encore heureux que la cuisine était séparée de la pièce et qu'ainsi le repas fut sauvé. Mais on se mis à table vers trois heures de l'après-midi dans une pièce où les murs et les meubles avaient un air un grisâtre!!
Les hommes ayant eu le temps d'étancher leur soif durant ce temps et le repas ne fut pas triste. Ma grand-mère mis pratiquement un mois à tout laver et nettoyer car la suie était rentée même à l'intérieur du meuble où elle gardait son linge!

        Une autre anecdote
        C'est mon père qui me la raconté.
Toujours au cours d'un repas de bouviers qui avait lieu cette fois dans la grange.
Les hommes n'avaient pas soif!!! et durant la fin du repas ,l'âne POULOU qui depuis sa mangeoire assistait au repas se mettait à braire à tout instant.
Cela eu le don d'énerver mon grand-père et les convives. L'un d'eux eu la bonne idée pour le faire taire de lui donner un bout de pain trempé dans du vin! L'âne se tut un instant, mais recommença peu après et on lui donna plusieurs bouts de pain toujours imbibés de vin.
Le résultat ne se fit pas attendre: l'âne certainement un peu ivre, se mit à ruer dans son étable et à force de coups de sabots défonça la porte de son étable et s'enfuit dans le village en faisant des ruades dans tous les sens avec tous les hommes à ses trousses.
Il paraît qu'il leur fallut plus d'une heure pour le ramener.
Ma grand-mère ce jour à piqué la plus grande colère de sa vie.



        POULOU
        Tout ceux qui connaissaient mon grand père ,ils savaient combien ses éclats de voix en faisait de lui une terreur!!.
Nous qui le connaissions bien savions combien tous ces éclats de colère n'impressionnaient peu ma grand mère !!
Le plus sensible à ces éclats de vois était ce pauvre POULOU ,l'âne de la maison.
A chaque fois que mon grand père voulait l'atteler pour le mettre entre les brancards de la charrette, c'était un vrai spectacle!!
On aurait dit que ce pauvre animal faisait exprès de refuser obtempérer et ruer dans les brancards!! Ma grand mère prenait alors les opérations en main et calmement juste en lui murmurant à l'oreille l'attelait!!!
Ce qui bien entendu rendait mon grand père fou de rage!!
Un jour, mon grand père parti avec lui dans les champs pour je ne sais quel travail en début d'après midi.
Sur le coup des 5 heures du soir en vit notre POULOU revenir en trombe dans la cour.... seul! Ma grand mère était très inquiète sur le sort de mon grand père jusqu'au moment où celui arriva ...à pied en grommelant.
Il expliqua alors que s'étant assis sur l'arrière de la charrette tournant le dos à POULOU, il lui ordonna de démarrer avec force voix.
POULOU démarra si vite que mon grand père se retrouva au sol sans pouvoir rien faire et l'âne connaissant le chemin rentra seul!!
Ce qui bien entendu ne facilita pas les relations entre l'homme et l'animal ,cependant jamais mon grand père ne le frappa...il avait bien trop peur de la réaction de son épouse!!

        LE CANARD
        Je me souvient de l'attitude d'un canard dinde envers ma grand-mère les dimanches où elle allait à la messe:
Il ne supportait pas de la voir endimanchée!
Elle nous demandait à ma sœur et moi même de le surveiller lorsqu'elle se préparait à partir. Aussitôt qu'il la voyait habillée comme ça il lui fonçait dessus et lui pinçait les mollets!! Nous n'avons jamais compris pourquoi car d'habitude il était au contraire très apprivoisé et se laissait câliné sans problème.
Dans le film « LA LOI DU SEIGEUR » avec GARY COOPER on peut voir le même scène mais avec le maître de maison!!
A croire que les canards dindes n'aiment pas les...bourgeois!!



        LES SOURIS
        Comme dans toutes les fermes ,il y avait beaucoup de souris dans la maison malgré les pièges divers, les poisons et le chat!
Ma sœur et moi avions remarqué que le soir lorsque la maison était calme et que étions au bord de la cheminée à rêvasser, une petite souris sortait timidement pour grignoter les quelques miettes de pain tombée sous la table.
Mon dieu qu'elle était mignonne!
Ma sœur et moi ,on s'arrangeait pour ne pas aller au lit en même temps que ma grand-mère et on lui préparait de petit bout de pain pour qu'elle vienne se régaler.
Mais un soir, ma grand-mère ayant trouvé suspecte notre attitude si silencieuse et calme, fit semblant de monter se coucher et nous observa derrière le rideau obturant l'escalier.
Inutile de vous raconter la suite!
Elle n'avait pas comme nous la même visions de la beauté de l'animal et désormais nous devions aller au lit en même temps qu'elle.
Deux jours après nous versions des larmes de crocodiles sur la dépouille de notre sourie prise au piège mis dessous la table!



        LE GRAND-PERE
        Tous ceux qui l'ont connu connaissait ces colères pour un oui ou pour un non, comme décrit ci-dessus!
Colères très inoffensives, car avec nous il était très tendre.
Je me souvient d'un matin où il était en retard (c'était rare) et après avoir allumé le feu il voulut faire chauffer son café sur les braises mais la casserole ne voulait pas tenir comme il voulait et il commençait à s'énerver.
Lorsque RICOU MARHIVE l'appela dans la cour ,il eu juste le temps de se baisser pour ne prendre la casserole et le café dans la figure!!
Ce jour là il partit le ventre vide.

       






Simone M. , notre voisine des Reyssoux,qui durant son enfance fut voisine de ma mère de mes Grands-parents et arrières grands-parents,nous livre ici ses souvenirs d'enfance.



        Je suis née en 1925,native de Mensignac des Conchoux, j'ai déménagé à l'âge de 6 ans où mes parents se sont installés chez mes grands parents a la Quintinie commune de Tocane Saint- Apre. Nous étions 3 enfants. Jean, moi- même et Bernard plus jeune . Nous vivions avec nos parents et nos grands parents . On était pas malheureux, on mangeait a notre faim et tout le monde était pareil.
Dans le village y vivaient également tes grands-parents avec leurs 3 enfants, Edmond, Marie-Louise et Gervais et tes arrières grands parents avec ton oncle Julien ta tante Yvonne et leur deux filles Alice et Monique, Plus bas il y avait Mme Delbos , puis Félix et Madeleine enfin les Chambareau qui eux étaient particuliers. Ils faisaient des histoires et n'aimaient personne.Mon père avait construit un poulailler près des terres de celui-ci mais il nous obligeait de les fermer car les poules allaient picorer dans ses terres et lorsque la terre était humide ça provoquait la pousse de coquelicots et dans une terre ou il y avait des coquelicots, le blé n'est pas productif.



Tes grands parents avaient leur volière près d'une vigne leur appartenant et bien ils allaient faire tomber des grains de raisin sur le sol pour accuser les poules de tes grands parents qu'ils devaient garder fermées le temps de la récolte du raisin.
Ta tante et leur bru étaient soeurs, elles étaient obligées de se parler en cachette car les belles mères étaient fâchées. Elles n'avaient pas leur mot a dire et c'était pourtant les plus braves filles de la terre; A cette époque on faisait le dos rond, on acceptait les caprices des anciens .

        Excepté cette famille les autres avaient toutes de bonnes relations. Il n'y avait pas de téléphone et mon père qui était cantonnier à Tocane faisait les commissions aussi il rencontrait souvent les voisins. On se rencontrait aussi le soir. Mon père coupait les cheveux a ton grand père et tes oncles.Nous y allions tous . Ta grand mère disait systhématiquement à mon père, en parlant de ton grand père : - Augustin, son "cougassou" est bien lavé?
On ne s'ennuyais pas dans ces veillées. Je me souviens qu'un soir Lagarde avait organisé un mariage. Il avait marié 2 jeunes du village et ce n'était pas signe d'eau ...
Ma grand mère avait une vue incroyable Elle lisait ou tricotait avec une petite lampe attachée au chenet qui éclairait très faiblement.
       Il y avait aussi Mme delbos qui venait nous voir en général vers 16 heures, heure a laquelle il fallait sortir pour soigner les animaux. On l'aurait bien "persi" comme on disait en patois.

       Les enfants jouaient plus calmement que ceux d'aujourd'hui , ils jouaient a cache cache par exemple. Mon frère Bernard qui était toujours chez tes arrières grands parents jouait avec Monique. Un jour, ton arrière grand père lui avait ouvert l'armoire où étaient entreposés les torchons pour qu'il ne soit pas trouvé. Mais il n'avait pas les chaussures propres et ton A. grand-père s'est bien fait fâcher par ton A. grand-mère.

       Non, on ne s'ennuyait pas, le travail était plus dur mais les gens avaient l'habitude .

        Nous allions à l'école à pied, là encore pas de mauvais souvenirs. Tous les enfants du village se rassemblaient pour parcourir les 3 km. qui nous séparaient de l'école. Ton oncle Gervais venait taper au carreau avec son béret enfoncé sur la tête et son petit manteau gris qui avait servi à Edmond. On ne gaspillait pas .
Mon frère Jean et ton oncle Edmond discutaient. Il leur fallait toute la route et faisaient bien le double du trajet.
Nous avions des parapluies avec des manches en bois. Ils étaient souvent cassés. C'est un monsieur de Ribérac qui passait dans les campagnes les récupérer et les ramenait réparés.
Mon frère cassait le sien plus souvent que les autres aussi un lundi après avoir vendu les noix, mon grand-père a acheté un ciré pour mon frère.Mais les autres et moi même avons terminé notre scolarité avec nos parapluies.



        Nous allions à l'école en sabots avec une bride ; Parfois ils se débridaient . On les réparaient aussitôt avec les moyens du bord c'est a dire on reclouait la bride avec une pierre.
Je n'ai pas le souvenir que nous nous disputions. Sauf une fois ou ton oncle Edmond m'a passé un coup de poing en pleine figure. Mon frère était tombé sur le trajet de l'école, s'étant écorché le genou il s'était mis a pleurer et moi même le voyant dans cet état je m'étais mise a pleurer. Ton oncle s'est moqué de moi disant qu'il n'y avait aucune raison pour que je pleure que c'était lui qui s'était fait mal et non moi et qu'en plus ce n'était pas grave. Il m'avait vexée je m'étais jurée de me venger. Un soir qu'Edmond nous montrait son cahier avec de bonnes appréciations je lui dis:
- C'est peut être bien, mais tu écris comme un crapaud....Le coup est parti, je l'ai reçu en plein visage.

A cette époque il faisait froid mais nous l'acceptions sans souffrir.
Pour le repas de midi à l'école on amenait un encas (un bout d'omelette, des grillons, pas de vrai repas) sauf une qui sortait un bon repas de son panier en osier. Ta mère avait toujours envié ses belles tranches de jambon. On tuait bien un cochon mais on ne faisait pas de jambon a cette époque.

       Nos sorties c'était la messe le matin les vêpres l'après midi. Entre les deux cérémonies, l'été, nous allions au bord de l'eau au Pré Sec ou nous allions manger un "Michou" chez Subrenat. Ton oncle Gervais allait manger la soupe chez Marois, car il ne mangeait rien.
       Avant la guerre il y avait des bals a thèmes , le bal des fleurs, de printemps, etc...Nous y allions accompagnées de nos mères.

       Le plus dur, était je crois la lessive au lavoir. Il était situé après chez Mme Delbos en plein vent l'hiver, il était recouvert de glace et ton oncle n'était pas le dernier pour yjeter des pierres pour tenter de casser la glace et les lavandières devaient avant tout retirer les pierres. L'eau était froide et le lavage très pénible. Plus tard la commune a installé des pompes et deux lavoirs .Parfois il n'y avait plus d'eau, il fallait aller à Montama. Un jour je suis allée aux fours a chaud à Mensignac mais mon battoir résonnait si fort que je n'ai plus voulu y retourner.On allait chercher l'eau au puits avec un "chambalou". Solange M. avait bien fait "maronner" la grand mère Chambareau. Quand sa fille Renée remontait du puits, Solange qui était employée chez Mme Delbos, où c'était une bonne place, l'arrêtait pour discuter.La grand mère ne supportait pas et criait a Renée "
- Viens, porte moi l'eau, je veux mettre la soupe au feu!".
et Solange lui discutait un peu plus et la grand mère de répliquer:
- Ces " chambarières" qui n'ont rien a faire, qu'au moins elles n'amusent pas les autres".



       Pour les Noëls nous n'avions rien d'extraordinaire mais toujours contents de ce que nous avions (bananes, chocolats) . Une année ont savait que ce n'était pas le Père Noël mais avec mon frère nous avons décidé de faire comme si on y croyait encore. Nous avions plus de présents que d'autres car mon père s'occupait de la propriété de Mme Delbos et elle nous achetait des livres. Mon premier fut: "les animaux de la ferme" . C'était quelque chose et Jean avait reçu "les pieds nickelés" . Et puis on se contentait de ce que nous avions.

        Nous n'avions pas de poste TSF. Seul ton oncle Julien en avait un dans le village.
Le premier progrès que je connu fut un fer électrique . Personne en avait, sauf Mme Delbos. C'est mon père qui me l'a offert. Ma mère ne voulait pas l'utiliser c'était donc moi qui repassait. Les fers en fonte repassaient bien mais ils avaient beaucoup de cendre.
Après quand j'ai travaillé à la mairie , je me suis offerte une gazinière , mais juste pour faire chauffer le café, la cuisine se faisait toujours à la cheminée. Il fallait économiser le gaz.
On se lavait avec le coin de la serviette, il n'y avait pas de gants.

       Nous avions une petite propriété (15 sacs de blé environ). Mon grand père était intelligent mais n'aurait jamais du être agriculteur. C'était le genre de Louis D. un peu arriéré.
Après la guerre de 14 beaucoup de fermiers on acheté une petite propriété. C'était favorable. Ceux qui avaient fait la guerre on touché une petite somme. Ca n'a pas été facile pour tes grands parents. Après avoir acheté la Quintinie, le blé ne se vendait plus. En plus ton grand père était un grand malade . Il était cardiaque et pas un peu . En plus il n'écoutait rien et travaillait trop. Il a bien fait ennuyé ta grand mère. Un jour mon père n'avait plus de paille, il a voulu lui en donner, mais les rats avaient coupé les liens il voulait lui donner des bottes liées aussi il fallait retirer la paille du devant. Mon père lui disait bien que pour faire la litière ce n'était pas grave mais rien a faire mais il en a mis du temps...il n'était vraiment pas bien .
Il allait aussi aux champignons à Vignelas. Pour y aller ça descendait mais ensuite il fallait remonter aussi ta grand-mère regardait plus d'une fois s'il remontait. Elle s'est bien ennuyée. Elle lui "clounait" comme on disait . Un Docteur de Périgueux était venu ce qui était rare car il n'y avait pas d'assurance. et ce qui devait arriver, arriva....
Un jour il fit une "attaque" le docteur Belle nouvellement installé a Tocane leur annonça la fin de sa vie, puis il leur proposa, perdu pour perdu, de tenter de couper l'artère. Ta grand mère donna son accord et cette opération le sauva pour quelques années. Le Docteur Belle leur déclara qu'il ne recommencerait jamais J'ignore s'il l'a retenté durant sa carrière.
Ta grand mère savait ce que c'était de passer la "canadienne"..



Le blé pour le boulanger était entreposé dans leur chambre a coucher. Un jour que les minotiers passaient chercher le blé pour le boulanger, elle se lamentait car son lit n'était pas fait.En ces temps là on ne pouvait pas être partout.
Ils avaient un domestique et les garçons travaillaient très tôt à la ferme.
Ton grand père aurait souhaité une fille comme Germaine Paillet pour Edmond. Il disait que les filles trop bien "arrangées" ce n'était pas ce qu'il fallait dans une ferme. Aux Brandes Denise D. avait désobéit elle était promise à "Nénou" . En général les mariages étaient "arrangés".

       Pour les décès on amenait le mort à l'église et au cimetière avec le cheval. On passait les 2 où 3 nuits avec les voisins et la famille . Les gens buvaient et discutaient. Après l'enterrement la famille faisait un repas avec les porteurs. Les femmes s'habillaient de noir pour une année au moins. Les hommes mettaient une cravatte noire et un ruban noir à la boutonnière.

       Nous ne mangeions pas de viande tous les jours. Mon grand père avait coupé le blé à la faucille, comme je l'ai déjà dit, il pratiquait les anciennes méthodes. Il vendait ses pommes de terre et achetait un cochon.
Les grands parents nous gardaient, ils étaient gentils pour nous, ils nous amenaient à Périgueux voir le musée, les jardins publics, les églises.

        Les mariages duraient 4 jours Le jeudi on ramassait la mousse, le vendredi on plantait les pins, mais ça ne coutait pas trop cher, les voisins aidaient.
C'est juste avant la guerre que la mode des robes longues est arrivée dans nos campagnes, mais ça ne plaisait pas a tout le monde. La première de la commune en robe longue fut celle de la fille Michelot.
Alice, la fille de ton oncle Julien avait du succès et dansait très bien. Quand elle voulait acheter quelque chose elle amenait son père. Il aimait que sa fille présente bien.
Monique elle, n'avait pas besoin de ses parents. Elle disait qu'elle sortait avec mon frère Bernard. Elle ne mentait pas c'était bien avec un Bernard qu'elle sortait mais ce n'était pas mon frère!!! <
Ton oncle Julien c'était Jean-Claude V., un rien le faisait déplacer à Tocane ou ailleurs. Par exemple si ta tante disait mes aiguilles sont un peu grosses pour cette laine, immédiatement il répliquait:
-je vais aller t'en chercher. Le trajet à vélo ne lui faisait pas peur.
Il avait un jardin a coté de chez Mme Delbos et il y passait plus de temps à discuter qu'a desherber.C'était ton arrière grand père qui le bêchait et il disait:
- Quand je bêche, je bêche moi!!!je ne discute pas .
Un jour Mme Delbos qui avait une petite chienne qu'elle surveillait comme le lait sur le feu pour qu'elle n'ai pas de petits chiots, était occupée a discuter avec ton oncle Julien et lui avait bien remarqué le portail entre-ouvert, un chien s'était accouplé avec sa chienne et Julien lui parlait pour qu'elle ne se retourne pas et après il le racontait en remontant et tous en riaient.

        Un jour Renée C. Paulette D. et moi même étions allées au cinéma à Tocane . En rentrant une de nous avait crevé le vélo et on est rentrée à la nuit noire et la grand mère de Renée nous a reçu avec un :
-" Toute fille qui rentre après le coucher du soleil devrait être batonnée". A cette époque nous n'avions pas le téléphone!!..
Il y eu ce bal pendant la guerre,auquel je n'ai pas assisté mais ton oncle Edmond , oui. L'histoire est restée discrète. Il eu lieu a Segonzac. Le maquis a obligé les danseurs hommes et filles a danser nus . Ils se sont exécutés en se demandant s'ils n'allaient pas" tirer" avant de partir. Ces bals étaient clandestins . Les agriculteurs âgés de 21 ans n'étaient pas obligés de partir en Allemagne effectuer les travaux obligatoires mais le maquis n'appréciait pas qu'ils ne rejoingnent pas leur groupe. Certains sont restés cachés dans les greniers quelque temps.

Pas mal de filles se trouvaient enceintes avant le mariage la plus part du temps elles se mariaient avec le père de leur enfant.
La fille de monsieur Mazière est tombée enceinte. Son père qui était veuf a demandé un conseil à mon père qui lui dit de la laisser se marier avec ce petit Lamy qui avait l'air bien vaillant .
-Ha dit-il, tu me conseilles comme le curé !! et effectivement il a fait ses affaires par la suite , la boucherie Lamy avait bonne réputation. Il comparait sa fille à la "petite Marissou", qui était bonne a coté de chez eux.il nous disait:
-Elle n'aurait pas pris exemple sur cette petite Marissou qui est si gentille, si sérieuse, mais on su quelques temps plus tard que la Marissou était enceinte elle aussi...

        A ce moment là on achetait pratiquement rien, on ne consommait point de fromage et bien d'autres choses . C'était regardé de près. On n'avait pas d'argent, on ne pouvait pas le dépenser .

        Mes grands parents avaient connu les bandits de grands chemins qui les dépouillaient sur leurs trajets mais bien vite on a trouvé une entière sécurité. Quelques poules disparaissaient bien de temps en temps mais c'était a peu près tout.



        A ce moment là j'étais insouciante, les gens étaient tous pauvres mais savaient s'amuser, ils n'étaient pas tristes.

Ces gens sont pratiquement tous décédés mais leur souvenir est toujours bien présent dans ma mémoire.








SOUVENIRS DE MONIQUE ET ALICE A LA QUINTINIE TOCANE , COUSINES AU SECOND DEGRE QUI VIVAIENT AVEC LEURS GRANDS-PARENTS QUI ETAIENT EGALEMENT MES ARRIERES GRANDS-PARENTS.



        Nos parents étaient agriculteurs. Ils avaient une petite propriété. Notre père avait une petite malformation cardiaque et avait une santé fragile . Aujourd'hui on l'aurait opéré mais à l'époque on vivait avec.
        La ferme appartenait aux parents de notre grand mère. Ils l'avait acheté et déposé l'argent chez le notaire mais celui ci disparu avec la caisse ce qui fit qu'ils durent l'acheter 2 fois. Cela fut très dur pour ces arrières grands-parents. Ils vendaient les haricots blancs triés et eux même consommaient le "triadi" (déchet) en soupe. Voilà peut être l'explication de leur réputation de radins.




        Le grand père était puisatier et originaire de la Lande. Il avait fait son service militaire a Paris dans les pompiers dont son surnom "Le pompier".
        Notre grand mère avait la réputation d'une personne un peu rude mais nous nous l'aimions bien elle se confiait a nous et nous écoutait. Le grand souvenir c'est qu'elle passait ses journées dans sa "cayre" (cantou de cheminée) et buvait de la tisane toute la journée.
        Nous allions à l'école a pieds, ensuite a vélo . Alice n'avait pas de jeunes de son âge pour jouer aussi le lundi par exemple elle allait chez son oncle et sa tante (mes grands parents) et suivait Marie - Louise toute la matinée pendant que les adultes étaient au marché de Tocane .
Monique jouait beaucoup avec Bernard D. il avait beaux jouets , des jeux de construction comme des mécanos. Qu'est ce qu'on a pu jouer avec ...Il y avait également la fête de Tocane où nous nous éclations. Le père de Bernard, cantonnier communal avait des tickets gratuits de manège que lui remettait les forains. J'en profitait donc pour mon plus grand plaisir.




        Le soir on faisait paître les brebis le long de la route de Ribérac. Ca soulageait les cantonniers qui à l'époque coupait l'herbe avec une faux.
        A la saison des moissons nous ramassions les épis de blé qui s'étaient échappés des gerbes. Nous protestions tellement qu'un jour notre père a pesé notre récolte pour nous démontrer que c'était utile.
Ce qui a fait évoluer l'agriculture en Dordogne c'est l'arrivée des bretons et normands vers les années 1950.
        Nous travaillons en commun avec tes grands parents. Nous avions de bons rapports. Ton grand père était dur au travail. Très malade parfois il fallait l'attacher sur sa moissonneuse. Il était cardiaque et ta grand mère avait fait appel au Docteur Deprez de Périgueux qui s'était rendu à leur domicile à la demande du docteur traitant. Il se mettait régulièrement des "sangsues".




        L'été ils avaient la visite du frère de ton grand père "les tunisiens" Nous nous souvenons du fils Dédé qui faisait chaque année les carreaux avec du papier journal.
        Tes grands parents avaient une belle truffière et ils savaient les vendre les truffes !! nous les soupçonnions de farcir les trous de terre.
        A cette époque les adultes avaient bon appétit, ils ne consommaient pas de viande de boucherie mais élevaient des volailles et des porcs.
       

Pour la maison nous avions une citerne avec une pompe. Pour le linge la commune avait fait construire des lavoirs pour tout le village alimentés par une source. Le premier progrès pour nos parents fut un poste TSF, le premier du village .



Pour ta grand mère , mais plus tard ce fut une gazinière pour chauffer le café qu'elle mettait a chauffer sur le gaz puis sortait discuter avec Zénaïde (la mère de Simone M.) qui possédait une vigne toute proche et lorsque ta grand mère rentrait il n'y avait plus de café dans la casserole et ça arrivait souvent car elle aimait beaucoup le café.
        Au décès de ton grand père , Monique est allée coucher avec ta grand-mère. Nous nous souvenons que lors de l'héritage il y avait une chambre en cerisier assortie , ta mère a pris l'armoire et son frère Edmond le lit !!
        Pour Noël nous allions à la messe de minuit par clair de lune .
        Pendant le mois de Marie (Mai) était organisées des processions dans plusieurs endroits. Nous allions jusqu'aux Brandes, on mettait des cierges à la vierge et on priait.
        La spécialité de notre mère était la "genebrette" une liqueur a base d'eau de vie et de graines de genièvre et quelque soit la personne, l'heure et le jour, elle ne repartait pas sans avoir bu un petit verre de genièvre.











SOUVENIRS DE LOUIS D., 93 ANS EN 2013,DOYEN DE LA COMMUNE DE LA CHAPELLE-GUET




        Je suis né dans cette habitation. Elle appartenait à ma grand-mère surnommée " La Victoire". Son frère habitait à coté, juste en bas de l'habitation Courniac.




       Ma grand mère avait une licence 2 qui nous permettait de tenir un bar qui se situait à l'étage . Au rez de chaussée une grande salle où se trouve ma cuisine actuelle et la pièce à côté car il n'y avait pas de cloison où l'on faisait des bals le samedi soir et le dimanche.
        Dès mes 16 ans c'est moi même qui a l'aide de mon accordéon faisait danser la jeunesse tous des dimanches et pour les fêtes et mariages.




        Dans notre bar il y avait tout le temps du monde. On faisait le vin a emporter, des gens venaient 3 à 4 fois par semaine chercher leur bouteille de vin. On ne demandait pas tant d'explications que maintenant !
        Mon oncle travaillait à la maréchalerie dans la grange qui jouxte cette habitation. Il y ferrait les vaches, chevaux et réparait des outil. Mon père l'aidait parfois l'un ferrait les pattes avant et l'autre les pattes arrières.
        On travaillait les terres avec des boeufs puis a partir de 1940 avec des chevaux. Nous en possédions un et à la débacle nous en avions récupéré un qui était abandonné et déféré. Ce n'était pas vraiment autorisé.
       On travaillait seul, on avait le matériel ma mère labourait avec les boeufs. Elle s'était élevée chez les Laborie où elle était domestique par conséquent elle était habituée aux durs travaux. Sa mère était native de la Beaucherie ensuite elle sera journalière chez un couple habitant Peychey , qui n'avait pas d'enfant et qui lui ont tout laissé . Par la suite c'est revenu à mes parents.
        Pour la nourriture nous n'avons manqué de rien. Nous avions des lapins, poulets, dindons, cochons, nous faisions des conserves cela faisait partie du travail journalier de soigner les animaux et de les cuisiner. S'il y en avait trop nous allions en vendre au marché avec le cheval et la charrette.
       J'ai eu une voiture a l'âge de vingt ans. Une occasion. C'est mon oncle qui l'avait achetée à Monsieur Thiburce des Fuseliers, mécanicien à Périgueux. Il n'y en avait que deux autres sur la commune la première chez les Laborie et la seconde chez M. Miaillon des Reyssoux.
        ah ! ça a bien changé !..
       On ne connaissait pas le micro onde, on cuisinait à la cheminée.



Dans les chambres on se mettait au lit sur une couette de "panouille" il n'y avait pas de chauffage le matin les vitres étaient décorées de belles fleurs de givre mais le corps y était habitué et on n'était pas malade.
       Les gens vivaient sur le plan local tout le monde s'entendait bien. oh! il y avait bien quelques disputes concernant les poules où autres bagatelles mais ce n'était pas bien méchant. Parfois il arrivait qu'éclate une bagarre entre commune comme Mensignac, Chancelade mais avec les poings pas avec les couteaux où autres armes comme maintenant.
       Il y avait deux épiceries une ici chez M. Feydy, aux Granges et une chez Janailhac à coté de la mairie actuelle.
        l y avait un autre bar chez M.Chaussou mais il n'avait que la licence 4.
       Il y avait Mme Marengo qui faisait office de couturière et un charron Monsieur Janailhac.
        Les gens a cette époque avait un certain respect on faisait travailler tout le monde .
        La fête avait lieu au bourg puis certains trouvaient qu'il y avait trop de bruit cela provoqua une certaine discorde , c'est la raison pour laquelle elle se faisait ici aux Granges. Le soir on se rassemblait entre voisins, on familiarisait beaucoup plus que maintenant. le dimanche on jouait aux "quilles" c'était notre distraction. Certains étaient même passionnés.
       Je n'ai pratiquement pas de souvenirs de l'école sauf que je jouais avec M. Simon (le père d' Alain) un autre souvenir c'est que M. Bonis me confiait parce que j'étais le plus grand, sa fille pour que je la promène aux récréations. C'est moi qui l'ai apprise a marcher sa mère étant malade a cette époque. A midi nous rentrions manger chez mes parents avec ma soeur et Hélène D.. Il n'y avait pas grand danger, la route était empierrée et deux fois plus étroite qu'actuellement et surtout beaucoup moins de circulation.
       J'ai participé à la venue du téléphone au village. Avec 2 où 3 copains nous avons coupé des "codres" nous avons planté ces poteaux nous mêmes et tiré un fil depuis la barrière de chemin de fer près de la route de Ribérac jusqu'à l'épicerie Janailhac qui devint donc également l'agence postale. Le téléphone alimentait la ligne de chemin de fer.




        Je n'ai pas toujours connu l'électricité, c'est M. Mitou de Bourdeilles qui l'a amenée. On s'éclairait à la lampe à pétrole et pour aller dans les chambres où se déplacer on utilisait des bougies. Mais les gens y étaient habitués.
       Pour certaines choses la vie était plus agréable, pour d'autres c'est mieux aujourd'hui.







SOUVENIRS D'IRENE S., UNE VOISINE DES REYSSOUX.



       Je suis née en 1923 et vivait à la Haute Vaure commune de Mensignac.
       On m'a baptisé deux fois parce que je suis née a sept mois. On m'a baptisée à quelques jours pour que j'aille directement au ciel mes jours étant menacés pendant deux mois j'ai gémi ensuite tout est rentré dans l'ordre aussi mes parents m'ont baptisé une deuxième fois avec la famille une fois hors de danger car la première fois on n'avait pas fait la fête. Ca ne m'a pas empêché de venir à 89 ans et j'espère que ça durera encore comme ça quelques années. Nous étions 4 enfants j'étais l'aînée nous vivions a 8 dans trois pièces deux enfants dormaient avec les grands-parents et les deux autres avec les parents. Mon premier souvenir se situe à l'âge de 7 ans. Un jour où mes parents et grands-parents étaient partis travailler aux champs, ma mère m'avait préparé sur la table un "bourassou" du savon et une serviette et me dit :
- Tu es assez grande pour t'occuper de ton frère, quand il se révèillera tu le changeras. Tu feras bien attention de laisser dépasser le bourassou de façon a pouvoir le replier en conservant ses jambes droites.
Lorsque j'ai entendu pleurer mon frère, je suis allée le chercher dans son lit. J'ai trouvé qu'il était très lourd et j'avais peur de le laisser tomber; Enfin je l'ai déposé sur la table, il avait effectivement sali sa couche de coton et son bourassou. Je l'ai lavé bien consciencieusement je l'ai roulé dans son bourassou mais j'avais très peur de le piquer avec les épingles à nourrice. J'y suis enfin arrivé j'ai déposé mon frère dans son lit et quand mes parents sont rentrés pour déjeuner il dormait dans son lit.



       On allait à l'acole a Mensignac a pied à trvers champs par de petits chemins pas goudronnés.
Mes parents et grand parents avaient une ferme puis mon père est entré a l'équipement comme cantonnier.
Pendant la guerre comme nous étions quatre enfants, il n'est pas reparti à la guerre mais a du aller travailler à Bergerac.

"Moi" j'en ai gardé des vaches et des moutons matin et soir



je dressais les chiens. Dans la journée je travaillais aux champs . Une fois avec mon frère Yvon, on était parti labourer un champs mon frère devant et moi derrière. Mon frère n'a pas vu une souche de noyer et notre "brabant" s'est coincé dans la souche et nous n'arrivions pas à le retirer de la souche. Nous avons du dételer les vaches avec une barre nous les avons atelées a l'envers et on a pu repartir , mais avec ce drole d'atelage nous nous sommes bien fait fâcher.

       Les sorties étaient entre le paturage des brebis et vaches qui mangeaient tous les jours et matin et soir. Avec ma soeur nous allions à Mensignac dans une salle où tous les jeunes se retrouvaient. Quand j'arrivais on installait deux trétaux une table je montais dessus et je chantais tout le jour.Je ramenais des pièces plein les poches. Ma soeur me disait: éh moi alors ! je répondais ce n'est pas toi qui a chanté , je les gardais donc pour moi.
Je chantais également en gardant les bêtes . Un jour une voiture s'était arrêtée sur la route puis un monsieur en est descendu il s'acheminait vers le champs où je gardais les bêtes. J'ai pris peur et suis partie avec mes moutons vers mon habitation à travers champs. Il n'y avait pas de barbelé en ces temps là. Arrivé à la maison je dis à ma mère:
       - Il y a un monsieur qui me suis, je ne sais pas ce qu'il veut. Il frappe à la porteet s'adresse à ma mère:        
- Madame j'ai entendu chanter votre fille. Vous devez me la confier. Je vais lui faire prendre des cours de chants à coté de Monoprix actuellement et son avenir est assuré.
Mes parents n'ont jamais voulu me laisser partir, j'aurai bien aimé moi. Mais en ces temps là on écoutait les parents . C'est bien dommage car je ne serais pas là aujourd'hui s'ils avaient accepté . Tu m'aurais vu à la télé.



       On mangeait des sauces de pommes de terre avec des carottes où des champignons, où des scorsonnères, des sauces de lapin avec des pâtes, des haricots blancs , on mangeait à notre faim.

       On était pas malheureux. Nous ne connaissions pas autre chose .
On se réunissait entre voisins, maintenat la télé a tout tué. L'hiver on énoisait et lorsque l'on trouvait une petite noix on se choisissait un garçon où une fille pour l'embrasser . C'était la coutume.

        Dans le temps il y avait moins de divorces , les femmes travaillaient dans les champs et n'avaient pas la possibilité de partir comme maintenant.

        Nous allions laver le linge dans une marre. Il y a moins de marre maintenant . Tout l'hiver il y avait des "tintarelles" (stalactites) c'était plus froid que maintenant.
L'hiver on tricotait On faisait des couvertures. Un peu plus tard j'allais dans les maisons faire du ménage où garder des enfants. Je suis allée quelque fois dans une maison à la Lambertie le monsieur laissait traîner des pièces de monaie un peu partout un jour je lui fit la remarque:
       - Vous avez beaucoup d'argent pour le disperser dans toute la maison, il n'a pas apprécié ma remarque et a voulu se venger en me coinçant entre la table et le mur, j'ai pu m'échapper je suis partie en criant et n'y suis bien sur pas revenue.

       Je n'ai rien vu de la guerre juste un jour où j'ai rencontré des Allemands avec leurs casquettes et leurs ya, ya,ya... je ne comprenais rien je suis rentrée chez moi pour leur recommander de cacher des grenades que le maquis avait entreposé sur une fenêtre de notre grange. Nous n'avons manqué de rien même pendant la guerre . Nous avions des volailles, lapins et nous tuions un cochon.
Quand on tuait le cochon pour "casser la croute" c'était avec un oignon et on n'était pas plus malade que maintenant.
A Noël rien de spécial on avait bien une orange et quelques pralines mais sans plus.

On faisait les moissons en famille on avait tout le matériel pour tout faire.
En plus du bois de chauffage , l'hiver on faisait des fagots et c'était très dur pour les lier.
Mon grand père avait des chemises blanches en coton et il les voulait toujours impécables aussi c'était difficile pour les repasser au fer qui était toujours dans un coin de la cheminée .On se chauffait à la cheminée et même elle fumait et il fallait ouvrir la porte on se brûlait par devant et on se gelait par derrière.



On était pas souvent malade, le docteur ne venait pas comme maintenant pour un simple rhume où une angine on les soignait avec un gargarisme de pointe de ronces.
Pour l'eau nous avions une citerne

       J'aimais beaucoup le contact avec les gens chez qui j'allais travailler. J'ai travaillé pour la maison Boisseau de Mensignac. C'est moi qui gardait Alain quand il était petit. C'était une bonne place ..
        Je n'ai jamais manqué de rien.




REGARD SUR LE PETIT VILLAGE DE LA CHAPELLE-GONAGUET EN DORDOGNE

Pour compléter ces souvenirs d'enfance, ces quelques photos simplement pour que l'on garde pour plus tard ce que le souvenir aurait oublié ....




       La première mention du nom de la Chapelle-Gonaguet, petit village de dordogne à 13 km. de Périgueux, remonte à la fin du XIIe siècle: avec en 1199, Capela d' Agonaguet qui signifie " Chapelle du Petit Agonac", puis Eculesia d' Agonaguet et Gonaguetam en 1380.

        Son église paroissiale Saint- Michel est du XIIe siècle , remaniée aux XIVe et XVIe siècles. Son rétable du XVIIe siècle est classé monument historique. La cloche qui date de 1807, a été fondue avec le bronze des canons enlevés aux Autrichiens par Napoléon 1er lors de la victoire d' Austerlitz, le 2 décembre 1805.

        En plus de l'église, il existe à Merlande , les vestiges d'un prieuré du 12ème siècle. La chapelle et la maison du prieur restaurées au 16ème siècle, se musent au milieu des taillis et des bois environnants.

        Personnalités liées à la commune:
                - Vitor Hugo, qui séjourna aux Brunies avec son oncle, ami du propriétaire des lieux. Dans son roman " Les misérables" il fait passer son héros "Jean Valjean" au château des Brunies.
                - Raoul Rousseau, médecin, 1915-1993, homme politique, maire de la Chapelle-Gonaguet de 1971 à 1993, résistant.
        En témoignage de la vie et du climat qui régnait autrefois dans notre petite commune.


Cliquer pour ouvrir les photos en grand

VUES SUR LE PETIT BOURG DE LA CHAPELLE-GONAGUET ET DE SES HAMEAUX AUX MULTIPLES HORISONS TANTOT EMPLIS DE PRAIRIES, DE FORETS, DE TERRES AGRICOLES, DE MAISONS FORTES etc.AU HASARD DE PROMENADES...
BON VOYAGE ...



L'EGLISE AU CENTRE BOURG DE LA COMMUNE.


L'ECOLE PRIMAIRE ET LE RESTAURANT SCOLAIRE.


LA MAIRIE ACTUELLE ET L'ANCIENNE MAIRIE.


LE PRIEURE DE MERLADE .
(Si les vieilles pierres parlent à ceux qui savent les écouter, celle de Merlande ont beaucoup à raconter...)


MAISONS DE CARACTERES OU VIEILLES DEMEURES QUI ONT TRAVERSE PLUSIEURS SIECLES SUR LA COMMUNE.


PETIT PATRIMOINE


TRESORS DE LA FORET GONAGUETOISE


LABOURAGE ET PATURAGE


DIFFERENTES VUES DE LA CAMPAGNE GONAGUETOISE AU FIL LES SAISONS .



LE LONG DES CHEMINS CREUX, HABILLES DE VERDURE, NOUS Y RETROUVONS NOS PAS ET NOS REVES D'ENFANTS.




LES VEILLEES D'AUTREFOIS RACONTEES PAR UN PAPI A SES PETITS ENFANTS.





Oh! Quel souvenir les veillées d'autrefois,
Sous les temps difficiles, près d'un bon feu de bois.

J'ai vécu ces temps-là, dans ma plus tendre enfance
Ce qui permet ce jour de voir les différences.
On existait alors au rytmes des saisons,
La nature donnant l'équilibre aux raisons.
Les pendules marquaient toujours l'heure du soleil,
Ce qui donnait de plus agréable réveils.
C'était le temps où le pain de casse-croûte,
N'allait pas aux poubelles du bord de route.
Pieds en galoches, pèlerine sur l'épaule
On parcourait ainsi le chemin de l'école.
Avant dictée, calcul et questions orales,
La première leçon était celle de morale.
C'était le temps où l'enfant levait le bérret
A la fermière, au bouvier et au vieux curé.
C'était le temps où pour exprimer son amour,
Pour donner un baiser, on baissait l'abat-jour.
Si les jours de travail étaient très longs l'été,
Il y avait en hiver le repos mérité.
Du pansage des animaux, aux coupes de bois,
u taillage des vignes au gavage des oies,
Le paysan se trouvait quelques libertés,
Permettant d'occuper d'agréables soirées.
Dans la grange le maïs était mis en dépôt
On le dépouillait à la lueur des falots.
Amis et voisins se joignaient à la famille,
Pour sortir des "panouilles" la blonde "cafanille"
Poussant la chansonnette, bavardant peu ou prou
Les enfants tremblaient aux histoires de "Lébérou"
Les anciens de Quatorze parlaient des crapouillots
Les garçons et les filles du dernier bal de Frateau.
On devisait aussi sur l'estive très proche,
Et du labour très dur, remplissant peu les poches.
Du commerce des boeufs à la foire de Mensignac
Ou du cours des vins au marché de Bergerac.
Le tout se tterminant par un bon réveillon,
De "Rimotes" au "Millia", "Tourtières" et saucissons.
'autres soirs les hommes travaillaient les osiers,
Et par gestes habiles façonnaient des paniers.
Il arrivait aussi, que par les nuits sans lune
Aux tourbillons de vent ou à légère brume
Les braconniers partaient à la "jouque aux oiseaux"
Endormis en boule, blottis dans les rameaux
Palettes d'arsalet où "Palou" et lampe de carbure
Plus la chasse était bonne, quand la nuit était dure.
De taillis en taillis, fallait trouver l'envol,
De Migaine aux cafourches, quelquefois au Poujol.
Au retour on sortait de la grise musette
Des pinsons, des verdiers et même la fauvette.
Rapidement alors toute la maisonnée
Enlevait les plumes dans la cheminée,

oletant, tournant comme un feu folâtre
Faisant monter au ciel des fumées bleuâtres.
Chacun pensait à la succulente brochette.
Que l'on dégusterait sans prendre la fourchette.
Souvent on venait de la ferme voisine
Pour se réunir dans la grande cuisine.
En passant près du bois montant à Canteloube
Certains croyaient voir même les deux yeux de la louve.
C'était un chien au ventre creux, qui quequefois
S'approchait doucement pour vous lécher les doigts.
On percevait aussi le murmure le murmure des eaux,
Le Got en serpentant enlaçait le coteau
Dès qu'on entendait loin, les sabots s'avancer,
Martelant prestement, le sol dur et glacé,
On ajoutait alors une bûche dans l'âtre,
Si la lampe au plafond laissait des coins noirâtres
Le grand feu rougeoyait, pétillant et joyeux.
Projetant sur les fronts ses rayons lumineux
Les hommes s'attablaient pour faire une Manille
Les femmes pas loin d'eux, de leurs fines aiguilles
Tricotaient, en parlant, d'interminables bas,
Ou bien quelque tricot qui n'en finissaitpas.
Puis, bientôt, on mettait sur le coin de la table
Des noix, des "cambes d'ouilles" ou "merveilles", des pruneaux délectables
La "marie jeanne" de rouge, la carafe de blanc
Qui donnait des couleurs aux visages souriantsV Et lorsque des joueurs coupaient un manillon
On entendait surgir un terrible juron.

Sur mon siège d'enfant, assis près du foyer,
Regardant les bûches, lentement s'effriter,
Je repassais parfois mes dernières leçons
Ou faisait vivement tourner quelque tison.
Je rêvais très longtemps, les yeux sur une braise
Tous les héros de mes rêves étaient près de ma chaise.
Le chaperon rouge, La belle au bois dormant,
Avec le chat botté et le prince charmant.
Enfin je m'endormais, continuant mon rêve.
Que j'emportais au lit avant qu'il ne s'achève.
Si la chambre était froide, que les draps étaient chauds!
Par le moine placé quelques instants plus tôt.
Edredon de duvet et plumes dans la couette,
Je ne peux oublier cette douce couchette.

Oh ! Quel beau souvenir les veillées d'autrefois
Sous les temps difficiles, près d'un bon feu de bois.










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