
ICI CEUX D'ARLETTE D. DITE "MAYA".
Je suis née en 1948 dans une famille paysane mais ma vie n'est pas marquée par la souffrance. J'ai le souvenir d'une enfance heureuse et simple
.
J'ai été choyée par mes parents mais également par ma grand-mère qui m'amenait le mercredi à Périgueux. Nous allions voir les poissons rouges
dans des bassins , place Bugeaud.
Tous les soirs,elle me roulait les cheveux sur un fil électrique, recouvert
de tissu, et le jour suivant j'avais de belles " anglaises".
Pour les vêtements rien de luxueux. Nous usions les vêtements qui étaient recouverts par une blouse en coton, garçons et filles, un beau tricot par dessus
et si les vêtements du dessous étaient reprisés ça ne se voyait pas.
N'ayant pas eu d'évênements graves dans ma petite enfance, mes premiers souvenirs se situent vers l'âge de 5 ans. Bébé, j'avais
une santé fragile et les premiers mois étaient même préocupants.
VOIR ICI l' histoire romancée de mes premiers mois:
Vers l'âge de 3 ans j'ai subis une opération des amygdales et végétations afin de diminuer les angines et otites dont je souffrais a répétition.
De cette opération je me souviens juste d'un masque d' éther que l'on m'a posé sur le visage, d'une dinette offerte par l'épouse du patron de mon père et des crèmes avec lesquelles ont me nourrissait les jours suivants , refroidies
sur le rebord de la fenêtre, car à la maison point de frigo pour consommer des glaces comme recommandé.
Ensuite ce sera mon premier jour d'école. Mes parents m'avaient accompagnée. La maîtresse (Mme Conte) s'est penchée vers moi pour me demander
comment je m'appelais, et là je l'ai embrassée. Mes parents aussitôt m'ont retenu et expliqué que l'on embrassait
pas sa maîtresse, que l'on disait simplement " Bonjour Madame" et qu'on lui disait " vous".
Notre maison,celle que j'occupe encore aujourd'hui se composait d'une grande cuisine et de deux chambres pour 4 personnes car nous vivions avec ma grand-mère , la mère de mon
père, je dormais dans sa chambre.
Ma jeunesse fut heureuse et paisible . Beaucoup moins gâtée que sont nos petits enfants. Il y avait également beaucoup moins de câlins et bises.
J'allais à l'école a pied matin et soir avec jean-Claude V., Simone D., et André S. mais ce n'était pas pénible, nous étions tous égaux et sur le trajet,
c'était partie de rigolade,on flanait, parfois l'été nous ramassions, à la saison, des morilles beaucoup plus nombreuses
qu'aujourd'hui, on ramenait également du "Jacqey", herbe agrippante recommandé en infusion pour le grand père de Jean- Claude qui souffrait d'hypertension.
L'hiver on glissait sur les plaques d'eau glacées dans les ornières. Il nous arrivait de marcher dans la neige. Un soir je me souviens que nous nous bousculions avec simone.Elle est tombée et
ne pouvait plus bouger le bras. Je me suis terrée plusieurs jours redoutant les reproches de ses parents et par conséquent de mes parents.
Je n'ai pas eu de reproche j'ai seulement su que le lendemain Simone n'était pas à l'école et était allée consulter un "rebouteux". Elle
n'avait pas du s'étendre sur le " comment s'était arrivé".
Vers 9 ans nous étions autorisés a y aller en vélo. Il est vrai qu'il y avait moins de circulation qu'aujourd'hui. Daniel F., qui habitait le bourg, nous accompagnait tous les soirs aux Reyssoux,
nous roulions le plus souvent cote a cote et un jour, une estafette des nouvelles galeries nous surprend par un coup
de klaxon. Les garçons me coupent la route pour se garer et me voilà dans le fossé avec mon vélo.
Le chauffeur de l'estafette s'arrête me relève, fait de même avec le vélo, redresse quelques tôles et constatant
qu'il n'y avait pas de gros "bobo" est reparti après nous avoir distribué des buvards avec la marque "REMY".
. C'est a cette époque que j'eu mon premier émoi amoureux avec Daniel F. qui se manifestait juste par ces accompagnements le soir jusqu'a notre village et par un cadeau d'anniversaire : un flacon d'eau de cologne qu'il avait
substitué dans l'épicerie que tenait sa grand- mère au bourg. Quelle émotion m'avait procuré ce cadeau que j'avais caché et utilisé en cachette.
Lorsque nous arrivions à l'école nous avions un pincement au ventre car les enseignants étaient très sévères. Si ceux de mon époque enseignaient aujourd'hui dans les mêmes
conditions qu'autrefois, ils seraient tous en prison. Monsieur Martial ne touchait pas les filles, mais les garçons qu'est ce qu'ils prenaient.!!!
et si les parents avaient eu vent d'une punition à l'école ou d'un mauvais comportement, nous prenions une nouvelle punition.A cette époque,
ce n'était jamais les enfants qui avaient raison.
Nous déjeunions dans une maison du bourg ou Mme senrent nous "trempait la soupe" et dans une gamelle nous amenions un
"encas". Ce n'est que dans les années 60 que nous avons eu une cantine ou nous mettions le couvert , débarassions et nettoyons les tables après notre repas.
Le mardi et le jeudi, l'abbé Hugon nous attendait devant l'école pour le
cathéchisme ou tous les enfants asssitaient . Ces soirs là nous sortions toujours en retard de l'école .Fréquemment,
Mme Martial venait
rappeler a son époux que le curé attendait depuis trop longtemps.
Nous n'étions pas malheureux et nous ne souffrions pas. Nous vivions beaucoup dehors .Comme nous n'avions pas de télé, DS,
et même les livres étaient offerts qu'occasionnellement, nous étions donc toujours a l'extérieur et il y avait moins de bronchiolite et d'alergies qu'actuellement.
De toute manière nous ne jouions pas longtemps.Très tôt nous aidions aux travaux des champs ou de la maison .
Très tôt on nous initiait a la cuisine, aux travaux de couture , Jean- Claude participait aux travaux des champs dès 8, 9 ans
il conduisait le tracteur de son père .
Il nous restait le vélo . Jean- Claude s'était confectionné "un tracteur" une planche montée sur 3 roues qu'il chevauchait, quelques crayons de couleurs, était l'éssentiel de nos occupations
.Mon père était cantonnier, employé par l'équipement, même si on connait la réputation des cantonniers (toujours la tête qui
repose sur le manche de la pelle), il
avait la responsabilité de la route de Lisle du 109 au Gôt, soit une dixaine de km. qu'il devait faucher sur les 2 côtés plusieurs fois par an et à la faux à main, faire des saignées pour que l'eau s'écoule dans les fossés sur toute
la longueur et toujours à la main. Lorsqu'il y avait de la neige, et à cette époque c'était pratiquement chaque année,
il se levait le matin a 5 heures , partait a pied étendre du gravillon sur la neige pour permettre aux voitures de circuler
.Ensuite il fallait le balayer dès que la neige avait fondue.(point de sel a cette époque) il faisait des petits tas de gravillon sur le bord et tout le long de la route qui restait là tout l'hiver, car il y avait également le verglas.
Il avait un patron qui passait contrôler s'il se trouvait bien au travail sans prévenir et a intervalles irréguliers bien sur.
Souvent avant de partir au travail il allait décharger l'été une remorque de foin ou de paille chez Edmond,
le frère de ma mère qui habitait dans le même village , remorque qu'il avait aidée a charger le soir après son travail.
Ma mère était comme beaucoup, femme au foyer, je devrait dire plutot femme d'extérieur.
Elle s'occupait de son jardin, allait chaque jour travailler chez son frère , qui avait une grosse exploitation, en contrepartie il nous aidait pour notre petite exploitation.
C'était ma grand mère qui faisait la cuisine. Une cuisine simple qui se composait
surtout de pommes de terre, la viande c'était uniquement pour le dimanche et encore ,n'aimant pas la viande, je m'en accomodait très bien. La nourriture n'était pas un souci.
La vie aux champs était peut être dure mais ce n'était pas la misère.
Ma génération a vu arriver le modernisme qui semble normal aujourd'hui
aussi notre vie était parsemée de bons souvenirs qui sont
gravés dans nos mémoires.
Je me souviens du premier poste radio (TSF) acheté d'occasion a un M. Trény de Lisle. Je revois mon père préparant l'étagère grossière dans la cuisine dans l'angle , au dessus de notre frigo actuel, on a déposé le poste qui faisait bien ses 80 cm de long
sur 50 cm de large et de hauteur, une antenne ,en tire bouchon,était accrochée au plafond et le traversait dans toute sa longeur. Mon père branche le poste et là...un émerveillement, nous avons entendu
Edith Piaf qui chantait.
Et quel bonheur devant le premier réfrigérateur, la machine à laver.
Avant ma mère allait laver à la fontaine avec une brouette chaque semaine à genoux sur une selle. Elle battait le linge et
le rincait à la fontaine. Nous avions une source et l'eau si elle était fraiche l'été,
n'était jamais très froide l'hiver.
On s'habitue vite au progrès mais j'avais le sentiment que nos femmes du village
trouvaient du plaisir a se rencontrer au lavoir. ( Les nouvelles y circulaient aussi vite que sur internet actuellement).
C'est seulement en 1965 que nous avons eu l'eau courante ; Là, c'est un souvenir d'ado car le soir du 24 décembre Abel
Gadeaud notre voisin , maçon, vient nous brancher l'eau courante a l'évier, le lendemain c'était Noël et le jour de
mes fiancailles.
Je le vois à 4 pattes sous l'évier à l'époque c'était la coutume d'installer le compteur sous l'évier, il nous dit: " Ce ne serait pas le moment que je pête le tuyau" !! a peine dit, vous avez deviné le tuyau avant compteur s'est rompu, nous devions balayer l'eau vers le chemin pour qu'elle ne rentre pas dans les chambres le temps qu'Abel
descende à Lisle, chez un employé de l'eau récupérer une clef pour fermer la bouche à l'extérieur.Nous avons fait nos fiancailles sans eau courante....
Malgré cette vie rude, les gens étaient gais, pas stréssés.
Déjà tous les lundis matin c'était le marché à Tocane, il était sacré et là on rencontrait tous les anciens et amis des fermes des communes voisines.
Mes parents n'avaient pas de voiture, seulement une moto, mais mon oncle Edmond en avait une et nous partagions le travail mais également les loisirs avec eux.
Ma mère et sa belle soeur avaient une relation fusionnelle et ne passaient pas un jour sans se voir. Je n'ai aucun souvenir d'une simple dispute.
Les gros travaux étaient en été. Les foins, les moissons, et les semailles
en automne. Trois mois de travaux physiques bien sur mais personne ne travaillait seul,
le village s'entraidait ou se regroupait. Pour la période des moissons , mon oncle Gervais et sont épouse , l'autre frère de ma mère, descendait d'Orléans ou il travaillait à la SNCF. Il participait aux travaux
Ces journées n'étaient pas tristes. C'était les paris sur le tour de France entre Anquetil et Poulidor par exemple Il arrivait aux hommes de faire une course de vitesse pour prouver a Jean- Claude qu'ils étaient encore vigoureux.
Le soir sur les marches de la maison d'Edmond, nous prenions le frais en refaisant le monde.
Pour clôturer la récolte du blé,
il y avait la journée battage. La batteuse arrivait la veille dans la cour de la ferme et le lendemain matin tout le village
et même des hommes des villages proches battaient le blé. Les hommes les plus forts montaient les sacs de blé de 80 kg. sur l'épaule au grenier (une vingtaine de marches) . Qui pourrait faire ça aujourd'hui ?
Le soir c'était la "Gerbebode" grand repas que les femmes avaient préparé durant la journée. Pour moi ce jour là mon travail consistait a donner a boire aux batteurs qui travaillaient dans la poussière, avec Michel R., un cousin de Jean- Claude.
Malgré ce travail pénible, mon oncle nous conduisait le samedi soir
dans les bals des communes voisines ou se retrouvait toute la jeunesse des environs. Les dimanches étaient consacrés a la visite aux grands parents à Tocane à la Quintinie exactement.
ou à une tante et oncle également à la Quintinie, une autre à Lisle etc, etc..Ils prenaient le temps pour ça.
Nos parents, dans les fermes avaient un tracteur et se fatiguaient déjà moins
que leurs parents. Les femmes et les enfants dont je faisais partie allaient garder les moutons dans les chemins sur les bords de routes ou dans des terrains communaux. Les mamies
tricotaient et nous chantaient des chansons.Nous faisions également de la broderie et du canevas.
C'est en hiver que les hommes allaient faire du bois, couper des fougères pour faire la litière des vaches. Il leur restait
du temps libre pour faire des paniers en chataigner ou en osier par exemple.
Les femmes faisaient des conserves, tuaient des volailles,
le cochon (grande fête la tuerie du cochon) Il fallait pratiquement la semaine pour confectionner : boudin, rotis, enchauds, salé, andouillettes, saucisses et de grosses marmites de graisse dans lesquelles on en retirait les grillons.
Elles faisaient des couvertures, elles tricotaient beaucoup . On n'achetait pas de gilets, pulls, chaussettes, bonnets, gants, tout était fait à la main.
Il y avait les journées énoisage (encore une occasion de se réunir entre voisins). Puis il y avait "les veillées" . Nous ne passions pas une semaine sans aller frapper chez un voisin et vice versa pour passer une soirée.
Nous nous réunissions le plus souvent entre (Valbousquet, Gadeaud, Duteil, Miaillon et Adeline, la grand mère de Marcel G.) et là pas besoin d'invitation.
Les Gadeaud aimaient jouer aux cartes, chez duteil, dès que Roger nous entendait, il allait chercher un cylindre troué et c'était une soirée chataignes grillées au feu de la cheminée.
Adeline, nous racontait des histoires. Il n'y avait pas de télé mais tous savaient s'occuper.
Les femmes discutaient de part et d'autre de la cheminée en tricotant et à la fin de la soirée faisaient chauffer
le café.Les enfants regardaient et écoutaient tout ce monde. Parfois ils jouaient aux jeux de société et écoutaient les
histoires. Ils étaient plus calmes que ceux de nos jours. Peut être moins évéillés et encore je n'en suis pas certaine.
Il y avait la fête de Noël. Je ne croulais pas sous les cadeaux mais c'était une belle fête qui débutait par la messe de minuit . Une année j'avais demandé une trousse. Dans mon esprit il s'agissait d'une belle trousse de crayons de couleurs avec lesquels j'allais pouvoir m'éclater en dessins.
Quand j'ai ouvert mon paquet je découvre une trousse bleue en demi cercle, mais a l'intérieur,du fil,et des aiguilles. Cette trousse a couture m'a dégouté a jamais de la couture.Nous avions le plus souvent des cadeaux utiles.
C'est a Noël ou nous achetions et mangeions des oranges et mandarines.
C'était plutôt pour le premier janvier " pour les étrennes" Nous échangions entre voisins un paquet de bombons
composé de pralines, dragées et fondants accompagné de quelques mandarines pour les enfants du village.
Il y avait les fêtes de mariage . un mariage durait 4 jours. Le jeudi on plantait les pins devant les entrées et maisons des futurs mariés avec repas le soir. Le lendemain on préparait
et décorait la pièce le plus souvent une grange. Les hommes installaient les tables les femmes préparaient les volailles et
avançaient le repas pour le lendemain.Le samedi matin, c'était les cérémonies a la mairie et a l'église.
Deux repas étaient servis aux invités; Celui du soir le plus important était suivit d'un bal
auquel se joignait les personnes de la commune qui le souhaitaient.Celui de
mon mariage fut le dernier dans la salle de M Beaugier au centre bourg.
L'estrade était montée sur des bariques et 2 ou 3 musiciens (Claude T., Léon C. avaient animé le mien)
le lendemain tout le monde revenait pour terminer les "restes".
Beaucoup de mariages étaient "arrangés" comme on disait .Ce fut le cas pour celui de mon oncle Gervais.
Il commençait a être ce que l'on appelait un vieux garçon , sa future épouse également. Un couple de Périgueux les connaissant tous les deux, les ont présentés l'un a l'autre.
Je me souviens très bien le jour où il nous a présenté sa future. Nous étions au milieu de la cour de mon oncle Edmond , quand nous avons entendu arriver la 4 chevaux de Gervais. Nous avons vu descendre Yvette vêtue d'une jupe plissée a carreaux gris et jaune et Gervais a commencé les présentations:
- Mon frère, ma belle soeur, ma soeur, mon beau-frère, mon neuveu, ma nièce. Il y eu un petit flottement où personne n'osait parler et bouger . On imaginait plus Gervais en couple. Peu de temps après , en plein hiver, nous devions assister à leur mariage .
Les 3 Valbousquet, les 3 Raynaud et les 3 Siozard ( parents plus éloignés), s'entassèrent dans la Peugeot 201 d' Edmond .
pour Léguillac de Cercles a Barodin exactement. Quelle expédition !!! déja après quelques km. Irène Siozard nous dit:
-j'ai oublié mes dents.. a cette époque beaucoup avait un appareil dentaire jeunes, nous voilà donc obligé de faire demi
tour pour récupérer l'appareil dentaire d' Irène , a mis chemin nous avons crévé , ensuite pas de GPS ,
nous nous sommes égarés dans les villages pas signalés de Léguilhac enfin nous sommes arrivés juste a temps pour la
cérémonie mais quelle expédition...
Mes parents n'avaient pas de voiture mais a 14 ans j'ai eu une mobylette,
c'était le traditionnel cadeau après l'obtention du certificat d'études primaire. Elle était jaune et quel cadeau !!
Quelle liberté !!
Le dimanche nous aillons aux fêtes
de village . La jeunesse n'était pas alcoolisée, on ne connaissait pas la drogue, beaucoup moins de violence ,
de jalousie, de fric qu'aujourd'hui et dans mon esprit beaucoup plus d'entraide, de solidarité. Il est vrai qu'il y
avait du boulot pour tout le monde.
Pas de voyages, pas de vacances, pour la majorité, mais j'avais
la chance d'aller passer chaque été quelques jours
à Bourdeilles chez une tante (la soeur de mon père) qui était boulangère.Son époux faisait moudre le grain dans
le moulin avant de faire son pain et ils vivaient avec leur fils Alain et son épouse Geneviève.
C'était une femme d'une grande bonté et ces vacances pour moi valaient un séjour actuel en Amérique...
Une fête qui comptait c'était celle de Tocane que nous passions chez mes
grands parents et plus tard après leur décès c'est une tante , Yvonne, qui nous invitais Jean- Claude et moi même a cette traditionnelle fête.
L'année de mes 15 ans, Jacky commençait a s'interesser à moi. Sachant que je déjeunais chez cette tante il passa
par la Quintinie pour que je l'accompagne à la fête a Tocane.
Mais là un conseil de famille fut improvisé.... La tante décréta qu'elle n'avait pas l'autorisation de mes
parents pour que je parte seule à la fête ou plutôt accompagné de Jacky. Je devais y aller avec sa fille Monique ,
son gendre Bernard et Jean- Claude .
Monique fut un bon avocat; Bernard voulait voir la tête de Jacky et lui ne voulait pas rentrer. Bernard est allé le chercher. J'ai finalement eu l'autorisation de partir avec Jacky a condition que Jean- Claude nous accompagne.
Il faut dire qu'a cette époque encore les filles ne sortaient pas le soir sans leur mère .
La mienne nous accompagnait chaque samedi soir soit au bal, soit au cinéma et ce jusqu'au jour du mariage.
Il y vait également les excursions une fois l'an l'instituteur organisait un
voyage d'une journée vers la mer ou la montagne le départ était tôt le matin vers 5 heures. Le soir on se baignait dans la lessiveuse chauffée au soleil et nous nous couchions tot pour profiter de la journée du lendemain.
Nous partions avec 2 cars soit une centaine de personnes car on utilisait les strapontins réservés aux derniers arrivés.
Une année l'excursion était a Royan mais la veille je suis tombée malade seuls mes parents sont partis je suis restée avec ma grand mère et la promesse que mes parents me ramènent un souvenir. Le dimanche soir dans le milieu de la nuit, j'attendais leur retour avec impatience. Vers minuit, j'entends la moto de mon père. Je leur demande aussitôt ce qu'ils m'ont ramené
, voilà qu'ils avaient oublié le paquet dans le car. Mon père remonte immédiatement sur sa moto et retourne à
l'école espérant que le car y soit toujours. Il pu récupérer le fameux cadeau qui était un petit panier en osier
sans emballage, avec une broderie" Royan" . j'ai dormi avec mon panier.Ce fut un super cadeau.
enfin une fête était également appréciée c'était celle de carnaval ce jour était férié . on mangeait de la viande des crêpes et les enfants se déguisaient et allaient quémender quelques bombons dans les maisons du village et même des villages voisins.
Toutes ces fêtes, soirées et journées étaient riches d'amour, de chaleur et de convivialité.
A partir de 14 ans je m'occupais de ma grand mère . Elle était allitée.
Je l'ai vu mourrir. Ce fut la première fois que je voyais un mort. Je faisais la cuisine et le ménage , ma mère préférant aller aider son frère aux champs.
Je suis parfois nostalgique de cette vie simple et un peu rude mais
tellement chaleureuse. Dans notre village nous étions une famille avec nos différences, nos défauts et qualités bien sur mais en cas de pépins ou de malheurs on pouvait
compter les uns sur les autres.
Un fossé sépare ces trois générations et pourtant seulement 60 ans ont passé depuis, bien trop vite d'ailleurs......

|