Avril

Déjà les beaux jours, - la poussière,
Un ciel d’azur et de lumière,
Les murs enflammés, les longs soirs ;
Et rien de vert : - à peine encore
Un reflet rougeâtre décore
Les grands arbres aux rameaux noirs !

Ce beau temps me pèse et m’ennuie.
- Ce n’est qu’après des jours de pluie
Que doit surgir, en un tableau,
Le printemps verdissant et rose,
Comme une nymphe fraîche éclose
Qui, souriante, sort de l’eau.

Gérard de Nerval, Odelettes









NUIT DE NEIGE

Oh ! la terrible nuit pour les petits oiseaux !
Un vent glacé frissonne et court par les allées ;
Eux, n'ayant plus l'asile ombragé des berceaux,
Ne peuvent pas dormir sur leurs pattes gelées.

Dans les grands arbres nus que couvre le verglas
Ils sont là, tout tremblants, sans rien qui les protège ;
De leur oeil inquiet ils regardent la neige,
Attendant jusqu'au jour la nuit qui ne vient pas.

Guy de Maupassant.



























Or, n'est-ce pas joyeux de voir, au mois de juin
Dans les granges entrer des voitures de foin
Enormes ? De sentir l'odeur de ce qui pousse,
Des vergers quand il pleut un peu, de l'herbe rousse ?
De voir des blés, des blés, des épis pleins de grain,
De penser que cela prépare bien du pain ?...
Oh ! plus fort, on irait, au fourneau qui s'allume,
Chanter joyeusement en martelant l'enclume,
Si l'on était certain de pouvoir prendre un peu,
Etant homme, à la fin ! de ce que donne Dieu !

Arthur Rimbaud











Mars

Il tombe encore des grêlons,
Mais on sait bien que c’est pour rire.
Quand les nuages se déchirent,
Le ciel écume de rayons.
Le vent caresse les bourgeons
Si longuement qu’il les fait luire.
Il tombe encore des grêlons,
Mais on sait bien que c’est pour rire.
Les fauvettes et les pinsons
Ont tant de choses à se dire
Que dans les jardins en délire
On oublie les premiers bourdons.
Il tombe encore des grêlons.

Maurice Carême












Sur la bruyère longue infiniment
voici le vent cornant novembre;
Sur la bruyère, infiniment,
Voici le vent
Qui se déchire et se démembre,
En souffles lourds, battant les bourgs ;
Voici le vent,
Le vent sauvage de Novembre.

Le vent rafle, le long de l’eau,
Les feuilles mortes des bouleaux,
Le vent sauvage de Novembre ;
Le vent mord, dans les branches,
Des nids d’oiseaux ;
Le vent râpe du fer
Et peigne, au loin, les avalanches,
Rageusement du vieil hiver,
Rageusement, le vent,
Le vent sauvage de Novembre.

Sur la bruyère, infiniment,
Voici le vent hurlant,
Voici le vent cornant Novembre.

Emile Verhaeren






C'est pas trop dur la rentrée chaque année après l'été ?
Non, C'est juste "monautomne".

Quand automne en saison revient

Quand automne en saison revient,
La forêt met sa robe rousse
Et les glands tombent sur la mousse
Où dansent en rond les lapins.

Les souris font de grands festins
Pendant que les champignons poussent.
Ah ! que la vie est douce, douce
Quand automne en saison revient.

SAMIVEL (1907-1992)








JUIN

Dans cette vie ou nous ne sommes
Que pour un temps si tôt fini,
L’instinct des oiseaux et des hommes
Sera toujours de faire un nid ;

Et d’un peu de paille ou d’argile
Tous veulent se construire, un jour,
Un humble toit, chaud et fragile,
Pour la famille et pour l’amour.

Par les yeux d’une fille d’Ève
Mon coeur profondément touché
Avait fait aussi ce doux rêve
D’un bonheur étroit et caché.

Rempli de joie et de courage,
A fonder mon nid je songeais ;
Mais un furieux vent d’orage
Vient d’emporter tous mes projets ;

Et sur mon chemin solitaire
Je vois, triste et le front courbé,
Tous mes espoirs brisés à terre
Comme les oeufs d’un nid tombé.

François Coppée,













Pour chasser les "bleus" de l'hiver, cliquer sur le LIEN-ci dessous une page noire va apparaitre avec rien dessus - cliquer et tenir ta souris, la promener-la sur la page ! Voici le printemps !









Hiver vous n'êtes qu'un vilain

Hiver vous n'êtes qu'un vilain(1).
Eté est plaisant et gentil,
En témoignent Mai et Avril
Qui l'accompagnent soir et matin.

Eté revêt champs, bois et fleurs
De sa livrée de verdure
Et de maintes autres couleurs
Par l'ordonnance de Nature.

Mais vous, Hiver, trop êtes plein
De neige, vent, pluie et grésil;
On vous doit bannir en exil.
Sans point flatter, je parle plain(2),
Hiver vous n'êtes qu'un vilain(1) !

(1) rustre (paysan)
(2) juste (droit)

Charles d’orléans









Matin d’octobre

C’est l’heure exquise et matinale
Que rougit un soleil soudain.
A travers la brume automnale
Tombent les feuilles du jardin.

Leur chute est lente. On peut les suivre
Du regard en reconnaissant
Le chêne à sa feuille de cuivre,
L’érable à sa feuille de sang.

Les dernières, les plus rouillées,
Tombent des branches dépouillées ;
Mais ce n’est pas l’hiver encore.

Une blonde lumière arrose
La nature, et, dans l’air tout rose,
On croirait qu’il neige de l’or.

François COPPÉE









CHALEUR ESTIVALE

Sur la plage le parasol fermé pointe au firmament
Ma langue savoure les grains de sel sur mes lèvres moites
Mes pieds s’enfoncent dans le sable chaud
Le sommeil me guette
Le rêve m’attend
Le soleil grandit l’éternité de mes pensées.
Je répète jusqu’à l’hallucination les vers que tu as écrits pour moi,
une nuit à côté des étoiles.
Sous l’astre de l’été
je revis notre amour : colonne ivre du temple de l’éternité
Les saisons se succèdent
Et moi
je crois encore aux feux d’artifices.

Sybille Rembard, Beauté fractionnée, 2002




Y'a de la joie ! Bonjour, bonjour les hirondelles, Y'a de la joie !
La noce des oiseaux

Les arbres se sont habillés de couleurs pastels,
Jonquilles, crocus ont bravé la fraîcheur du temps,
Que déjà, les oiseaux publient leurs noces dans le ciel.
Neiges et froidures sont parties : " vive le Printemps ! "

Immense symphonie, où des millions de fleurs,
Se mélangent en un jour, aux bourgeons de velours
D'un coup de baguette magique : le ciel sort ses couleurs
Pour éblouir nos yeux, il devient troubadour.

Dans un ballet de cabrioles fantastiques
Les oiseaux dansent, s'accouplent et préparent leur nid,
Guidés par une force invisible et mystique,
Leur chant monte en hommage : au Maître de Symphonie.

Les oiseaux se sont embrassés sur les branches,
Et des angelots coquins ont ajusté leurs flèches...
Etrange ! tout ce que le Printemps en un jour change !

Les arbres se sont habillés de couleurs pastels,
Tandis que sous leurs branches les amoureux de mèche,
Se content fleurette quand roucoulent les tourterelles.

Jean-Claude Brinette






Ô le clair matin, la belle gelée !
Un soleil d’argent sur la plaine blanche
Verse une clarté frileuse et voilée :
On sonne la messe à toute volée :
Ô la bonne bise, ô le beau dimanche !

Sur les arbres morts aux ramures nues
En fins diamants resplendit le givre.
L’azur froid scintille à travers les nues,
Voilà mes gaîtés soudain revenues
Mon sang se réveille et je me sens vivre.

Adieu les couchants tout rayés de pluie,
Et les pleurs brouillés des mornes aurores
Les grands horizons brillent, et j’oublie
Les soirs gris trempés de mélancolie,
Sur le sol durci des routes sonores.

Allons respirer l’air de la prairie.
Sous les glaçons bleus chantent les fontaines ;
C’est de purs cristaux que l’herbe est fleurie ;
Mon cœur allégé vibre et se marie
Aux frais carillons des cloches lointaines.














NUITS DE JUIN

L’été, lorsque le jour a fui, de fleurs couverte
La plaine verse au loin un parfum enivrant ;
Les yeux fermés, l’oreille aux rumeurs entrouverte,
On ne dort qu’à demi d’un sommeil transparent.

Les astres sont plus purs, l’ombre paraît meilleure ;
Un vague demi-jour teint le dôme éternel ;
Et l’aube douce et pâle, en attendant son heure,
Semble toute la nuit errer au bas du ciel.

Victor Hugo,





Lorsqu’un homme n’a pas d’amour,
Rien du printemps ne l’intéresse ;
Il voit même sans allégresse,
Hirondelles, votre retour ;

Et, devant vos troupes légères
Qui traversent le ciel du soir,
Il songe que d’aucun espoir
Vous n’êtes pour lui messagères.

Chez moi ce spleen a trop duré,
Et quand je voyais dans les nues
Les hirondelles revenues,
Chaque printemps, j’ai bien pleuré.

Mais depuis que toute ma vie
A subi ton charme subtil,
Mignonne, aux promesses d’Avril
Je m’abandonne et me confie.

Depuis qu’un regard bien-aimé
A fait refleurir tout mon être,
Je vous attends à ma fenêtre,
Chères voyageuses de Mai.

Venez, venez vite, hirondelles,
Repeupler l’azur calme et doux,
Car mon désir qui va vers vous
S’accuse de n’avoir pas d’ailes.













Georges Hamel
FEUILLES D'AUTOMNE



Devant ma porte les feuilles tombent
Quel décor vraiment gracieux
La douceur des couleurs d'automne
Fait vibrer mon coeur et mes yeux

Avec cette saison je rêve
J'ai un peu de mélancolie
Les beaux dimanches d'été s'achèvent
L'automne toujours change ma vie

Dernière randonnée dans la plaine
Avant la venue des grands froids
Déjà l'autre saison s'amène
Le rideau se ferme une autre fois

Devant ma porte les feuilles tombent
Quel décor vraiment gracieux
La douceur des couleurs d'automne
Fait vibrer mon coeur et mes yeux

Dans la nature le ruisseau chante
Mais il se voit bien délaissé
La fleur frileuse maintenant tremble
L'oiseau s'en va se réchauffer

Devant ma porte les feuilles tombent
Quel décor vraiment gracieux
La douceur des couleurs d'automne
Fait vibrer mon coeur et mes yeux

La douceur des couleurs d'automne
Fait vibrer mon coeur et mes yeux











L’Été



Il brille, le sauvage Été,
La poitrine pleine de roses.
Il brûle tout, hommes et choses,
Dans sa placide cruauté.
Il met le désir effronté
Sur les jeunes lèvres décloses ;
Il brille, le sauvage Été,
La poitrine pleine de roses.
Roi superbe, il plane irrité
Dans des splendeurs d’apothéoses
Sur les horizons grandioses ;
Fauve dans la blanche clarté,
Il brille, le sauvage Été.

Théodore de Banville







LE PRINTEMPS ...



   Printemps

  Voici donc les longs jours, lumière, amour, délire !
  Voici le printemps ! mars, avril au doux sourire,
  Mai fleuri, juin brûlant, tous les beaux mois amis !
  Les peupliers, au bord des fleuves endormis,
  Se courbent mollement comme de grandes palmes ;
  L'oiseau palpite au fond des bois tièdes et calmes ;
  Il semble que tout rit, et que les arbres verts
  Sont joyeux d'être ensemble et se disent des vers.
  Le jour naît couronné d'une aube fraîche et tendre ;
  Le soir est plein d'amour;la nuit,on croit entendre,
  A travers l'ombre immense et sous le ciel béni,
  Quelque chose d'heureux chanter dans l'infini.

  Victor Hugo.













L'HIVER ...

L'Hiver l'Hiver s'installe doucement
Eclipsant l'automne gentiment
Le ciel peut être d'un bleu azur
Et le soleil briller de mille feux
Quand le lendemain soudain rien n'est moins sûr
Tout devient gris et nous restons blottis près du feu
Dehors a notre grand désespoir
Les températures chuttent, il fait froid.
Cependant le temps est à la neige
Et ça virevolte de blancs flocons
Le paysage alourdit par la grisaille s'allège
La nature revêt alors son manteau blanc de saison
Quelques oiseaux sédentaires en quête de nouriture
Picorent les graines offertes tant que l'hiver perdure
C'est tout de même une belle saison
Un temps de repos pour toutes les plantations
Pour qu'au printemps tout ne soit qu'explosion de couleur
Soyons heureux car ce passage est de rigueur
Dame nature est sûre de ses valeurs!









Les premières gelées sont arrivées
Les premières guirlandes sont installées
Les belles couleurs d'automne sont du passé,
NOEL ARRIVE !

A l'heure où tous les coeurs des enfants commencent à battre pour ces belles fêtes de Noël, nous les adultes, ne sommes plus forcement sensibles à la magie de Noël.
Fort heureusement, nous sommes encore touchés par une autre magie, celle de se retrouver tous ensemble pour cette occasion, autour d'un repas à la hauteur de notre amitié.


C'est bientôt noel... Cette jolie période de l'année où l'on ne songe plus du tout au passé, ni même au futur mais où l'on pense beaucoup aux présents !



Il existe quatre âges dans la vie d'un homme :
Celui où il croit au père Noël.
Celui où il ne croit plus au Père Noël.
Celui où il est le Père Noël.
Celui où il ressemble au Père Noël.

Heureusement pour moi, je crois encore au Père Noël !

Et toi ?

Joyeux noel.










L'AUTOMNE ...

Petite feuille verte
Accrochée a ton arbre
Tu te fanes doucement
Pour devenir

Petite feuille jaune
En équilibre sur ta branche
Qui danse dans le vent glacial
Pour devenir

Petite feuille rouge
Qui tombe sur le sol
Et s'envole













L'ETE SERA CHAUD...


Il brille, le sauvage Été,
La poitrine pleine de roses.
Il brûle tout, hommes et choses,
Dans sa placide cruauté.



Il met le désir effronté
Sur les jeunes lèvres décloses ;
Il brille, le sauvage Été,
La poitrine pleine de roses.



Roi superbe, il plane irrité
Dans des splendeurs d'apothéoses
Sur les horizons grandioses ;
Fauve dans la blanche clarté,
Il brille, le sauvage Été.












Ah le printemps! Ma saison préférée. Tout se réveille....

Voici un brin de muguet

Pour vous porter chance


Mai sans rose
Rend l'âme morose..

Dans un riche parterre
ou mille et mille fleurs
étalaient à l'envie
leurs riantes couleurs
une rose régnait
fière de son calice


Si la vie est trop dure
Va donc dans la nature
Ouvre bien grand ton coeur
Pour y mettre des fleurs



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